So many options, so little time

Ouvrir les yeux après une bonne nuit de sommeil dans un lit douillet et avoir une vue à couper le souffle à travers les baies vitrées qui donnent sur le pacifique, ça commence bien une aventure. J’avoue qu’on ne peut pas croire la chance qu’on a eu avec cette première hôte, qui en plus d’être charmante, habite dans un superbe emplacement. Alors, lorsque celle-ci vous lance “si vous pensez avoir le temps, vous pouvez prendre mes kayaks pour aller faire un tour sur la baie”…

Une suggestion fort alléchante pour cette amoureuse du plein air et de l’amusement qui a la notion du temps à la méditerranéenne. Bien sûr qu’on a le temps de profiter d’une telle opportunité. C’est incroyable le nombre de choses que je pense toujours être capable de réussir dans l’horaire d’une journée. Mon mari plus pratico-pratique m’avertit qu’il serait plus sage d’organiser les sacoches à vélo et partir plus tôt vers notre prochaine destination. Qui a envie d’être sage lorsqu’on peut faire du kayak dans cette endroit paradisiaque. Alors, on sépare à nouveau les camps. Lui qui insiste à monter les baggages et moi qui prends les enfants sur l’eau. J’avoue que c’est une entente qui me paraît tout à fait juste. Va falloir qu’il apprenne à mieux négocier, ce petit mari. Si ça peut le réconforter de faire les valises pendant que j’amuse les petits, super. On est d’accord. De toute façon, 38 km à faire seulement aujourd’hui. Ça nous prendra quoi, un petit 2 heures 30. Je le sais car ça nous avait pris 2:00 pour faire 30 km LaSalle-Brossard avant de partir… un petit 8 km de plus, c’est de la poussière. Faut mentionner que les enfants n’ont jamais fait plus de 34 km. On n’a pas peur des défis!

Je ne regrette pas du tout ma décision, je dois dire. Un phoque est venu à un mètre de nous, nous faire le salut. Nous avons vu des crabes immenses, une famille d’étoiles de mer mauves…Il faisait soleil et le ciel était d’azur. Tellement, que je n’ai pas remarqué qu’on était rendu à l’heure du midi. Fallait maintenant faire dîner les enfants avant l’excursion. Bon, j’avoue enfin qu’il commence à se faire tard, Il est 2:00 pm. J’appelle notre prochaine hôte pour lui mentionner qu’on fait un départ un peu tardif. Elle me mentionne qu’elle a invité ses petits enfants au souper pour que mes enfants puissent se faire des petits copains. Wow, quelle gentillesse. Ça va vouloir dire qu’il va falloir accélérer le pas. C’est vrai qu’en plus, Il faut compter qu’on ne connaît pas le chemin. Les pistes ne sont pas en continue. On embarque sur nos vélos pour notre première vraie excursion. Et surprise, notre hôte décide de se joindre à nous. Quelle chance incroyable nous avons d’être tombée sur une personne aussi généreuse et dynamique. Elle nous guide tout le long du chemin. Un chemin joli et agréable, mais à un rythme qui presse un peu trop le pas pour avoir le temps de s’arrêter prendre toutes les photos que j’aurais aimé partager avec vous. Finalement, le chemin est de 43 km et on le fait en 4:00. Oups, on arrive dans notre prochaine famille d’accueil tardivement, vers les 19:00. Ils nous attendent avec une table succulente: du bœuf, du poulet, du saumon, de la salade, des pommes de terre à la marocaine, une salade de risotto, pacanes et canneberges. Nos enfants sont heureux de trouver des petits amis, ils s’entendent à merveille. D’ailleurs, ils nous invitent à leur fête de fin d’année à leur école francophone! Intéressant. Belle opportunité de fraterniser avec des copains de Victoria. Et moi, vous le savez bien, j’adore faire le tour des différentes écoles pour voir les idées qui y bouillonnent.

C’est bientôt l’heure du dodo, les hôtes nous ont préparé nos chambres, une pièce pour mon mari et moi et une avec un lit et des jouets pour chacun de nos enfants, on dirait qu’ils savaient qu’un jour ils allaient accueillir des pèlerins qui traversent leur coin de pays avec un petit garçon et une petite fille. Vraiment, jusqu’à présent, le voyage commence un peu trop parfaitement. On va vite s’habituer au gros confort. J’espère que ça va durer. Pour l’instant, on savoure les belles personnes que la vie a mis sur notre chemin!

So many wonderful people in this world

Mon mari et moi voyageons beaucoup ensemble, c’est pas mal l’histoire de notre union, le fil conducteur de notre relation. Et nous faisons une équipe du tonnerre. C’est-à-dire que nous nous complétons à merveille… ok, peut-être sauf pour la journée du départ. La première journée de chacun de nos périples, j’avoue que nos différences de tempérament sont trop grandes, lui très méticuleux et moi, assez bohème, le jour du départ est toujours le moment du séjour où nous nous prenons au bec à chaque détail. C’est assez simple, mon mari me l’a clairement expliqué l’autre jour: le fait que je ne suis pas stressée le stresse! Alors, cette fois-ci, je m’attendais au pire étant donné que c’est la première fois que l’on entreprenait un voyage de longue durée à vélo et avec des enfants. Une formule qui demande énormément de préparations. La tension se sentait dans la maison depuis des semaines. Au lieu du sentiment habituel d’excitation et d’emballement qui précède une longue vacance, cette fois, c’était plutôt un climat d’angoisse et d’inquiétude qui régnait. Je m’étais donc préparée mentalement, la journée du départ allait être l’enfer, même le diable ne voudrait pas y être.

À quatre heure du matin mon beau-père est passé prendre mon mari à l’aéroport d’avance afin de bien organiser les bagages. Bonne idée d’envoyer les deux nerveux en éclaireur. Il faut démonter les vélos, les mettre en pièces dans des boîtes et paqueter le reste de notre vie pour les prochaines 8 semaines dans un maigre 12 petites sacoches. C’est déjà là un défi. Avec Octavian, le minimaliste qui pense qu’un t-shirt et une paire de culotte est bien assez pour même le froid de la nuit dans les rocheuses en camping, et Jojo, la maman ourse surproductrice frileuse qui est convaincue qu’une tuque, deux paires de mitaines, un manteau épais, un imperméable et un polar ne sont toujours pas suffisant pour survivre aux intempéries de l’été. C’est une négociation sans cesse. Surprise, le départ de l’aéroport de Montréal se passe sans même un accrochage, pas une virgule sur un ton plus intense, ça en est presque monotone. Merci aux grands-parents pour tout leur aide. La stratégie “Divide and conquer” a remporté la partie. La première délégation papa-grandpa se rendent sur place une heure d’avance, les grands-mamans, les enfants et la maman qui arrivent comme des pachas par la suite, une fois que toute la logistique est mise en branle, formule gagnante à réutiliser les prochains jours.

Il restait encore plusieurs étapes avant l’arrivée à destination, plein de moments de potentielle irritation, alors, fallait pas se réjouir de si tôt. Après une escale à Edmonton, nous sommes atterris à Vancouver à 1:30 pm heure de Vancouver. On a dû prendre un petit 2 heures pour remonter les vélos et les sacoches. Ensuite, on saute sur le train-navette jusqu’à l’arrêt de bus. Petit défi, les autobus ne prennent que deux vélos à la fois, va falloir faire deux équipes. Heureusement, le chauffeur d’autobus prend pitié de nous, il décide d’embarquer les vélos des enfants dans le véhicule. Quel bonheur, ça nous facilite énormément la vie. Il nous reste encore le traversier à prendre. On arrive juste à temps pour sauter sur le bateau. Il fait un soleil magnifique, le ciel est d’un bleu éclatant. Nous arrivons à Sidney, à Vancouver Island. Nos hôtes de warmshowers, un site d’échange à l’amiable entre cycliste, nous accueillent à la sortie du bateau. Ils nous offrent de prendre les vélos dans leur camionnette afin que l’on puisse se rendre à leur maison en voiture après une trop longue journée de déplacement. Il est maintenant 20:00 à Vancouver donc 23:00 heure de Montréal. J’accepte l’invitation avec plaisir. Mon fils, cycliste mordu en décide autrement. Il veut faire du vélo jusqu’à leur maison. Pas le choix que de suivre sa belle initiative. Les 4 enfourchons nos vélos pour les 7 premiers kilomètres de notre périple. Heureusement, car sur le chemin, nous avons fait notre première rencontre avec une jolie biche et ses deux petits faons. À l’arrivée, nous sommes accueillis par un verre de vin au coucher du soleil sur l’océan Pacifique. Une belle façon de souligner l’anniversaire cette journée-là de mon amoureux. Quel journée merveilleuse grâce à la générosité et à la gentillesse de tous les gens qui ont croisé notre chemin cette magnifique journée.

   

 

Traversée du Canada avec les cocos

J’avoue que ça fait des années, depuis ma vingtaine au moins, que j’entretiens ce rêve fou de faire le tour du monde à vélo. Je me rappelle que lorsque je suis partie à 26 ans faire le tour de l’Australie, sac au dos, mon idée première était de le faire justement sur une bicyclette au nom d’une noble cause comme pour la fondation du cœur… mais je ne me suis jamais vraiment prise au sérieux. C’était plutôt comme un fantasme que je ne voulais pas nécessairement réaliser. Le genre d’aventure qui paraissait mieux dans ma tête que dans la réalité, j’en étais sûre.

Alors, lorsque mon fils a pris goût au vélo l’été passé et qu’il ne cessait de vouloir nous mettre au nouveau défi de se rendre jusqu’à l’Île-des-sœurs, puis jusqu’à Brossard, puis à LaRonde, à deux roues, c’est plutôt à la blague que je lui ai lancé: “et qu’est-ce que tu dirais qu’on fasse la traversée du Canada en vélo?” Du haut de ses 6 ans, avec toute la naïveté et l’entrain de son âge, il m’a répondu “En autant que l’on fasse une pause une fois de temps en temps, d’accord!” Je lui ai promis qu’on ne traverserait pas le Canada comme cela sans arrêt d’un coup et il a joyeusement acquiescé. Ma fille, jamais difficile à convaincre d’embarquer dans une nouvelle aventure, à tout de suite accepté. Mais, j’étais rassurée par le fait que mon mari, de loin le plus rationnel et raisonnable du couple, recevrait l’idée avec une claire négation. Et c’est ce qui est arrivé, il m’a dit que l’idée était complètement dingue et qu’il était hors de question. J’ai joué le beau rôle de le trouver mauvais joueur et d’avoir à accepter malgré moi de ne pas pouvoir réaliser ce rêve. En réalité, dans le fond de moi, j’étais bien rassurée de ce refus.

Jusqu’au jour où, je ne sais pas pourquoi, mon mari a décidé que finalement, il embarquait dans cette folle aventure. Je dois dire que mon amoureux à une personnalité assez intéressante, il paraît toujours plutôt sérieux, sur-organisé et un peu rigide… mais drôlement, il me surprend toujours en embarquant dans les projets les plus inattendus. Je pensais que cette idée allait être trop, mais non, il a décidé de plonger. J’ai donc dû m’assumer et prendre le défi que je nous avais lancé au sérieux. Et c’est comme cela que nous avons acheté quatre billets d’avion à sens unique pour Vancouver.

Je me rappelle de la conversation que j’ai eu avec mon mari lors de notre dernière sortie en amoureux avant notre départ: “Le Canada, c’est le deuxième plus grand pays au monde.” “En effet.” “Les Rocheuses, c’est quand même une chaîne de montagne assez imposante”. “C’est certain”. “On aurait peut-être pu choisir une destination moins ambitieuse, un pays plus petit et plus plat comme la Hollande pour commencer.” Mais bon, me lancer dans le vide avec des défis à la grandeur du Canada, ça me ressemble. J’aime bien aller jusqu’au bout des limites et voir ce que ça donne. Alors, que l’aventure commence.

Vincent Trevisonno – 2017-06-21 11:01:14

After I heard what you and your family were planning, I was only imagining the wonderful experience that you guys are going to have. You and especially your children are surely going to remember this for the rest of your lives. I want to wish you all the best on your wonderful voyage…….great sights, great family time together……and make sure that you share some photos and anecdotes with the people “back home”. Be safe and take care.
Continue reading “Vincent Trevisonno – 2017-06-21 11:01:14”

Across Canada by Bike

This summer, follow us on our biking adventure across Canada! The authors write about their travel experiences in English and French, depending on what best suits their moods. We hope you’ll enjoy their stories!

Cet été, suivez-nous dans notre aventure à vélo, à travers le Canada! Les auteurs décrivent leurs expériences vécues dans ce voyage, en français ou en anglais, selon l’humeur du moment. Nous espérons que vous allez apprécier leurs récits!

Prepping Up

It’s all about the preparations, right?

While we spent the last 4-5 months getting ready for our bicycle trip across Canada (reading, planning the road, gathering gear, etc.), I’m under the impression that nothing will fully prepare us for what’s ahead. So today we packed our panniers and, at our kids’ request, we did a short ride near home, with our bikes fully loaded for the first time. It was a nice summer evening, on quiet roads and bike paths – ideal conditions. I wish that every day of our trip would be like this one. Yet, I’m well aware that often times it won’t be that easy. All this to say, this project feels more real than ever. An exciting adventure begins!