Maman, c’est fini!

Nous voilà déjà rendus à la fin de notre périple. Nous sommes mardi et il faut être de retour pour mercredi. Il nous reste 240 km à rouler. Si on fait les mathématiques rapidement, avec les cocos qui roulent un maximum de 50km par jour, impossible d’y arriver. Alors, on trouve une nouvelle avenue. On va tenter le tout pour le tout. Ma belle-famille est toujours avec nous, elle offre à mon amoureux et à moi de nous laisser faire un spécial romantico-vélo, en duo. C’est-à-dire que pour cette journée uniquement et exceptionnellement, mon mari et moi pédalerons en amoureux pendant que mes enfants sautent dans la voiture des grands-parents. Bon, je sais qu’il y a d’autres façons plus reposantes de passer un moment en tête-à-tête avec son beau, un spa et massage par exemple, mais non, on préfère rouler! Objectif de la mission secrète, on roule le plus qu’on peut en une journée pour essayer de faire le restant trajet en vélo jusqu’à la fin… la mission s’appelle “on roule et on s’écroule”.

Alors, on pédale aisément notre premier 100 km! On s’arrête pour une petite bouchée pour rejoindre un peu le cocos et la belle famille qui explorent la région en voiture pour la journée.

Tout d’un coup, c’est le déluge. Une tempête violente se déclenche. Tellement forte qu’elle a même déraciné des arbres matures à Montreal. Pas le choix, impossible de continuer là-dedans. Bien trop dangereux. Dommage, moi qui rêvais de faire un autre 100 dans ma journée. Cette tempête met un frein définitif dans notre parcours vers la gloire.

(Bon, j’avoue qu’après 100km de roule, j’étais secrètement contente de voir venir l’orage qui nous force à sauter dans une voiture; 100 km, c’est quand-même acceptable, mes jambes et mon petit coeur auraient pu en faire plus, mon cou et mes fesses trouvaient que cette distance était plus que suffisante.)

Bref, nous sommes arrivés à l’île Perrot dans ce déluge. Cette fois, nos hôtes sont de chers amis. Mes enfants et les parents sont très contents d’être hébergés par une famille qu’on apprécie beaucoup. Ce sont les retrouvailles. On mange ensemble, les enfants jouent  comme des fous ensemble jusqu’à tard. Le lendemain matin, le temps de prendre le déjeuner, de jouer avec leurs poulets, de faire des pyramides humaines, c’est déjà le temps de partir.

La journée est glorieuse et ensoleillée. C’est spécial de rouler sur une route familière. On redécouvre notre “chez-soi”. C’est joli Montréal, le fleuve, la nature…. C’est surtout plat et sans ours! On apprécie ces choses-là maintenant. Ça fait du bien de revoir notre petit coin du pays.

On arrive à la maison accueillis par notre famille et notre chien. C’est chouette de revoir les gens qu’on aime tant.

Et comment on passe nos premiers jours de retour? En accueillant à notre tour. La première famille “Warmshowers” qui nous avait accueillis à notre arrivée au tout début de notre voyage est de passage à Montréal. La boucle vient donc de se boucler, nous serons hôtes pour la première fois pour nos premiers hôtes. Et la roue du partage, des rencontres et de l’ouverture continue à tourner.

Nous sommes tellement contents que nous avons décidé de surpasser nos craintes et de tenter l’aventure. Quelle merveilleuse expérience de découverte, d’échange, de dépassement.

Et maintenant, je vous souhaite à votre tour d’oser!

Île Perrot – LaSalle, 37km

Île Perrot – LaSalle, 37km

First time riding in Québec on this trip. “La route verte” is a mix of bike path and roadside shoulder on this section. The surface is paved all the way although it can be quite bumpy at times (due to tree roots under asphalt or just uneven asphalt). Very scenic ride through West-Island along the Saint Lawrence river, passing through beautiful residential areas as well. Welcome to Québec!

Ivy Lea KOA Campground to Morrisburg, 98km

Ivy Lea KOA Campground to Morrisburg, 98km

We cycled the Waterfront Trail for the most part, with the 1000 Islands Parkway trail being the nicest. Unfortunately, that path ends at Butternut Bay and the trail continues on highway 2, which sometimes has a nice shoulder and sometimes not. All in all, it was a nice ride along the Saint Lawrence river and again, the wind at our backs helped us keep a good pace (the kids took a break this time).

Finally, because we’re lacking time, we asked our family to give us a ride from Morrisburg to Île Perrot, 123km. Not a bad decision, as we avoided this crazy downpour storm that lasted the whole way.

Presque de retour

Nous voilà déjà rendus au dernier tronçon de notre parcours. Avec tous les endroits qu’on a voulu découvrir, les rencontres enrichissantes, les êtres chers qui sont venus nous apporter un peu de notre chez soi durant la traversée, nous avons vécu une expérience extraordinaire. Nous avons tellement profité et savouré ce voyage qu’on ne s’est pas rendu compte que l’on prenait un peu trop de retard. On doit faire un tour de force, ou bien un tour de petite tricherie si on souhaite arriver à temps pour la rentrée scolaire 😉

Il est lundi matin, nous sommes à Kingston chez une autre chouette famille d’accueil avec 3 enfants scolarisés à la maison. On doit se rendre à Montreal pour mercredi. Jeudi, on a promis d’aller donner un coup de main à l’école des enfants. Alors, un maigre 285 km à pédaler en 3 jours, oh la la.

On pédale donc avec les enfants un 50km jusqu’à un camping KOA juste passé Gananoque. La piste est chouette, pavée, isolée de la circulation, lisse… mon fils aime tellement rouler sur cette surface plane qu’il atteint le 27km/h comme cadence sur son vélo. Excellent!

On arrive au camping. Il est très “fancy”. Rien à avoir avec les campings hyper-rustiques qu’on a connus dans les Rocheuses. C’est une formule plutôt “tout inclus”. Il y a une piscine, un spa pour adultes et un pour enfants avec une glissade. Les enfants prennent plaisir à glisser jusqu’à l’eau chaude et moi, je jase avec une maman qui a une fille de 6 ans. Elle me dit qu’elle habite Ottawa et que ça fille allait à une école de la forêt à temps partiel jusqu’à présent. En septembre elle ira à une école alternative publique nature qui est devenue tellement convoitée qu’elle accueille maintenant 600 élèves dont qui? Eh oui, les enfants de Justin Trudeau apparemment. Trop drôle, comme quoi, on est en vogue avec notre projet d’école alternative plein air qui ouvre à Montreal pour ce septembre. Même le Premier ministre du Canada envoie ses enfants dans le même genre d’école. Bref, on se plait tellement dans cette piscine qu’oublie l’heure qui passe et on reste dans le spa familial jusqu’à 9:00 le soir. Oups, temps d’aller souper dans le noir!

Thousand Islands

Nous avons visité la region des 1000 îles en prenant une petite croisière sur le lac et puis en allant à Grindstone où se trouve le chalet de nos amis.

Nous avons hésité entre la croisière d’une heure et celle de 2 heures et demie. Heureusement, nous avons choisi la plus courte. Les 1000 îles sont très jolies, mais après une heure de regarder les maisons sur les différentes îles, on en avait tous eu assez.

Pour traverser sur Grindstone ensuite, je ne savais pas que ça prenait un aussi grand tour de force. L’eau était trop agitée pour le petit bateau de mon amie et nous étions un peu trop nombreux, puisque les grands-parents et ma belle soeur étaient encore avec nous. Il a donc fallu que mon amie mobilise les habitants de l’île au complet pour nous emmener à son chalet.

Deux familles nous attendaient avec leurs bateaux. On répartit les gens en deux équipages. Dans notre petite embarcation, on prend tous les baggages, mes enfants, ceux de mon ami, le Ministre de l’île comme capitaine, son fils et leur chien. Je me fais mouiller de la tête aux pieds. Une traversée remplie d’émotions. Arrivés à l’île, on doit se rendre du côté opposé. Le fils du Ministre embarque tout notre groupe avec nos baggages dans une camionnette digne d’une “cour à scrap”. Les portes n’ouvrent plus de l’intérieur, il y a des fils électriques qui sortent de partout. Il prend le volant et mes enfants se demandent s’il a l’âge conduire. Il a 15 ans et conduit comme un champion jusqu’au milieu de l’île. On ne peut plus avancer, le reste du trajet est trop boueux. C’est autour de la soeur de mon amie et de ses enfants de venir à notre rescousse. Ils arrivent dans des charrettes de golf. On transfère le tout à nouveau dans ces petites machines conduites, cette fois-ci, par des jeunes de pas plus que 12 ans. Après un quart d’heure sur le chemin cahoteux, on arrive à la cabane de bois de mon amie. Quelle expérience de la vie sur l’île. Comme l’a si bien dit notre sage chauffeur de 12 ans: “It’s really beautiful here. No matter how crazy life gets back home, once you get to the island, time just stops.”

Trop bien dit, ça résume bien l’expérience de la vie sur l’île. Un recul, une pause dans le temps où tout le monde s’entraide avec les moyens qu’ils trouvent.

On se fait un BBQ, on fait un saut dans l’eau, on va même à la messe au village pour remercier le Ministre et son fils de nous avoir mené à bon part la journée précédente. Tout le village est à l’église et reste pour des sucreries et du café par la suite pour échanger un peu. C’est le rassemblement de la communauté.

Mes enfants nous supplient de leur montrer à conduite la voiturette de golf. Pourquoi pas, tous les enfants ici savent se débrouiller avec des véhicules motorisés.

Mes enfants adorent l’expérience. C’est le temps de retourner sur la terre ferme et retrouver nos vélos. Même complication, on ne sait pas trop quand et comment on pourra retourner à la marina. Finalement, on se retrouve à Kingston vers 20:00.

Mon fils n’arrête pas de me bassiner les oreilles. Il veut absolument continuer à conduire des véhicules motorisés du haut de ses 7 ans. Je lui explique que ce n’est pas vraiment possible de se promener dans les rue de Montreal à voiturette de golf à 7 ans. On conclut qu’on reviendra à cette île plus souvent pour revoir cette communauté de gens si accueillante et sympathique.

Adolphustown to Kingston, 47km

Adolphustown to Kingston, 47km

On the Waterfront Trail, on the very quiet road 33. This was very scenic, along wineries, farmlands and then Lake Ontario becoming eventually the St. Lawrence River. The wind was in our backs too, so what more could you ask for? Even the road into Kingston was ok (we chose to pass mainly through residential areas for the last bit to our Warmshowers’ hosts house).

Un jour à la fois – Belleville à Kingston

J’avoue que ce voyage nous a beaucoup appris, entre autres, à prendre la vie un jour à la fois, comme le dit si bien la chanson populaire qui apparaît dans ma tête à chaque fois que j’utilise cette expression.

Ce matin, notre hôte nous offre de nous amener à la station de train, nous allons vers Sunbanks. Nous commençons a prendre du retard pour nous rendre à Montréal à temps pour la rentrée scolaire, on doit donc faire un autre petit saut dans le train. La dame qui nous sert dans le Via Rail nous interroge sur notre périple. Elle a l’air d’être bien intéressée par notre aventure. Elle nous revient quelques minutes plus tard avec des jus, des craquelins, une grosse bouteille d’eau nous disant que les employés du train souhaitaient nous encourager en nous offrant ces gâteries. Wow, c’est vraiment généreux!

Arrivés à destination, les grands-parents nous attendent à la gare! Youpi, les enfants sont contents de les revoir. On les embrasse et ils nous demandent où nous comptons dormir ce soir… oups, nous n’y avions pas encore pensé, pas de plan de match encore.

Camping and RV-ing, Belleville, ON

Sandbanks, ON

On cherche à Sandbanks mais tout est complètement réservé, c’est une destination estivale bien trop convoitée. Alors, nous regardons sur Airbnb. Quelqu’un annonce une roulotte à louer pour la nuit tout près de la station de train où nous sommes, Belleville. C’est bon, on l’essaie, pourquoi pas. On roule 11 km et on arrive à une roulotte spacieuse sur un immense terrain avec un foyer extérieur pour preparer de la délicieuse nourriture sur la braise. Un ciel étoilé le soir venu car on est vraiment loin des lumières de la ville. Et tout cela nous loge tous les 6 pour la somme de 76$ pour tout le groupe. Quelle trouvaille!

On passe la journée à Sandbanks avec les cocos et dormons le soir à ce bel emplacement. Sandbanks est vraiment chouette, des dunes de sable où les enfants peuvent courir et s’élancer dans le lac. Belle journée de repos.

Le lendemain, on reprend la route et on roule 45 km jusqu’à Adolphustown, un joli site de camping, toujours aussi  surprenant. Des lots spacieux et gazonnés sous des pommiers. Une petite plage tranquille, un énorme parc et il n’y a presque personne sur le site. On peut mettre deux tentes sur le même lot immense qui ne coûte que 37$ pour tous. Wow, une autre aubaine.

Le lendemain, nous roulons déjà sur Kingston. La route est agréable, des vignobles, des parcs, des plages tout au long du chemin du “Loyalists’ Parkway”. Il fait chaud, on se rafraîchit en faisant une bonne dégustation de vins de la région et en mangeant de la pizza à la croûte mince cuite au gros fourneau. On cueille du basilic frais et du romarin directement du jardin du vignoble pour agrémenter le repas. Une belle expérience gustative sur un magnifique coucher de soleil et en très bonne compagnie, c’est au tour de ma belle soeur de s’ajouter à la délégation de Montréal venue nous rejoindre. On n’aurait pas pu mieux préparer ce séjour en le planifiant d’avance! C’est tellement chouette de pouvoir saisir des petites opportunités qui apparaissent par surprise sur notre parcours.

Bon appétit!

Bailamos!

Il y a de ces journées où ça va moins bien. On dormait au camping du parc de la Rouge, tout douillet dans nos sacs de couchage, quand tout-à-coup “Bailamos, let the rhythm take you over bailamos” genre… ok, je ne suis pas certaine que c’était cette chanson exacte, mais en tout cas, une chanson “boum boum” qui se met à jouer à tue tête tout d’un coup. Le voisin d’à côté qui a décidé que 2:30 du matin c’était un moment intelligent pour mettre la musique de sa voiture à fond. Imbécile! Oups, désolée, ce n’est pas politiquement correct, mais franchement! Mon mari qui peut dormir à travers des ouragans se réveille en sursaut. Je le vois sortir de sa tente. Il va directement à la voiture et éteint le son. Bref, ils discutent avec les charmants jeunes hommes qui heureusement décident de quitter pour prendre leur fiesta ailleurs.

On se recouche pour être en forme pour rouler. On roule de Pickering à Oshawa aujourd’hui. Un premier 10km pour rejoindre une fois de plus nos amis montréalais. On dîne et on prend la piste cyclable tous ensemble pour passer devant la centrale nucléaire. On arrive à un parc une dizaine de kilomètres plus loin. Il y a des jeux d’eau et un plage où je me permets une saucette. Tout va très bien. À 4:00, on se quitte pour rouler vers l’endroit où on doit dormir, une autre hôte de “warm-showers” qui d’ailleurs a decidé de venir nous rejoindre à vélo. En disant au revoir à nos amis, on roule pour un petit moment… puis, nos amis nous appellent. Il y a un problème, petit accident, ils ont brisé un de leurs vélos. Ils sont mal pris sans pouvoir se rendre à leur véhicule. Mon mari, chevalier vaillant retourne à leur rescousse sur son cheval de metal. Heureusement qu’il avait pris son cours de vélo-mécano 101. Mais, bon, il aurait peut-être fallu qu’il se rende au cours de mécano 102 car rien à faire, il n’arrive pas à réparer leur dérailleur. Il roule alors jusqu’à leur minivan où il y embarque son vélo et revient avec le véhicule. Tout cela prend quelques bonnes heures. En attendant, nous, on continue à rouler vers Oshawa. Une chance que notre hôte avait décidé de nous rejoindre. Il mène la délégation LaSalloise. Je m’apperçois qu’il habite plus loin qu’on le croyait. On commence à avoir faim. Oups, c’est mon mari qui a les collations et la carte de credit… pas habitués à rouler séparés, on ne s’était pas bien divisé les vivres. J’ai juste un sac de petites carottes sur moi. Combien de petites carottes ça prend pour combler une faim de cyclistes? Je confirme, ça ne le comble juste pas. Je pense que c’est la journée où on a le plus roulé. 60km carburés aux carottes. On arrive chez notre hôte, nous sommes affamés. Heureusement, il nous prépare un bon BBQ. Je pense qu’on a dévoré toutes ses réserves.

Quelle chance d’avoir avec nous ce guide généreux! Pas certaine que j’aurais pu bien guider mes cocos toute seule tout ce chemin pendant que mon mari s’occupe de nos amis. Un bon repas et un bon dodo bien mérité. Demain, on part pour Sunbanks. On pourra se reposer.