Là où il y a du saumon, il y a de l’ours!

Nous avons longé la rivière Pitt et ensuite le Fraser, la rivière la plus longue de la Colombie Britanique jusqu’à Fort Langley, une ville historique, ancien poste de traite. C’est une jolie piste cyclable qui suit le cours d’eau et qui est isolée du trafique. Par contre, la surface est en gravier ce qui fait que nous roulons beaucoup plus lentement et les roues de nos vélos de route dérapent fréquemment. De là qu’à Montreal, les enfants complétaient 30km en 2 heures, hier, ça nous a pris plus de 2 heures pour faire le premier 10km. Alors se rendre à destination (40km) nous a pris une bonne partie de la journée. L’alternative aurait été de rouler plutôt dans les rues, ce que l’on fait parfois quand il y en a des tranquilles. Lorsque les rues sont trop passantes, on opte pour le “Great Trail” le nom de la piste qui traverse, en principe, tout le Canada. À cette section-ci, la piste suit donc le Fraser, le cours d’eau où l’on retrouve le plus de saumon au monde. Le problème c’est qu’il n’y a pas que les humains qui apprécient ce poisson. Ça serait pas si mal s’il n’y auvait pas d’ours, mais hier, au loin, j’ai remarqué une masse noire se déplacer. J’ai pris ma caméra puisqu’il était assez loin. Une vue impressionnante. Sauf qu’il a décidé de bifurquer sur notre chemin. À ce moment, prendre la route dans le trafique semblait une option plutôt hyper sécuritaire, mais il n’y avait pas de rues dans la bonne direction. Alors, j’étais un peu paralysée. Si ce n’était que de moi, j’aurais attendu qu’il parte au loin, que ça prenne des heures ou des jours. Un papa avec ses deux enfants passaient à ce moment. On l’avertit de la présence de l’ours. Il nous dit qu’à ce moment, c’est mieux de faire ce bout de chemin tous ensemble pour être un groupe plus nombreux. Il donne un coup de pédale et avance sans attendre le verdict. Rouler vers l’ours n’aurait pas été ma préférence. J’aurais aimé en discuter, mais là il y avait l’option de suivre cette famille qui semblait habituée à la présence des ours, ou rester figé sans trop savoir comment réagir et pour combien de temps. En une fraction de seconde nous avons dû faire un choix, afin de ne pas perdre nos nouveaux copains. En route vers l’ours! J’aurais aimé prendre une photo de cet énorme toutou pour vous la partager, mais à quelques mètres de la bête, j’avais trop peur qu’il n’apprécie pas le vedettariat. Honnêtement, il n’a porté aucune attention à notre présence et nous avons pu continuer notre chemin sans problème. Mon coeur a battu à double cadence pendant encore au moins 2 heures. J’ai croisé un couple de personnes âgées non loin et j’ai cru bon de les avertir qu’ils marchaient directement vers cette créature. Ils ont répondu qu’ils sont habitués, qu’il y a toujours des ours qui rôdent dans le secteur. On a même vu deux oursons non loin d’où était sûrement la maman. Se mettre entre la maman ourse et ses petits, c’est ce qui est à proscrire. Sans le savoir, c’est ce que nous avions fait… mais nous avons survécu. Je crois qu’il va falloir s’y faire. Les ours font partie de la vie… tout comme les beaux paysages qui on suivi après!

Pitt River, BC

Arrivés à Fort Langley, nous avons été accueillis par une famille d’australiens et leur BBQ. Et la grande surprise fût la chambre des enfants. Ils y avaient installé des structures de grimpe, des anneaux de gymnastique, des cordes de Tarzan. Je n’étais pas certaine que nos cocos allaient y dormir le soir, mais en tout cas, ils allaient pour sûr s’amuser!

Coquitlam – Fort Langley

Coquitlam – Fort Langley, 38km

We rode the Great Trail going out of Coquitlam but we found it a bit rough for our road bikes (especially the kids’). The part along the Pitt River and along the Fraser River to the Golden Ears bridge was very beautiful and the gravel trail in excellent condition. After the Golden Ears bridge we rode mostly on paved roads (bike shoulders) into Fort Langley.

150e fête du Canada

Comme c’était le 150e et qu’on est dans l’ouest canadien, on s’est dit qu’on allait en profiter pour fêter en grand. On hésitait entre rouler jusqu’à la petite ville historique de Fort Langley ou retourner vers Vancouver, une grande métropole. On a décidé de sauter sur le train pour profiter une dernière fois de tout ce que Vancouver a à offrir.

Je pense qu’on aurait pu passer pas mal plus de temps à découvrir cette ville. J’aurais bien aimé visiter avec mes enfants le musée des sciences qui a l’air vraiment passionnant, la célèbre plage de nudisme du campus de l’université UBC. Parait qu’on descend dans un “rain forest” pour y accéder une fois arrivé, tout le monde y va à ses passe-temps favoris, le volleyball, le badminton… il y a même un marathon auquel on peut participer là-bas si ça vous dit de courir les fesses à l’air à la mi-juillet:

http://www.wreckbeach.org

C’est la plus grande colonie de nudistes en Amérique du Nord. On est pas des nudistes, mais parait que c’est une destination touristique qui attire beaucoup de visiteurs de partout dans le monde… bref, pas certain que c’était le lieu de choix pour amener mes cocos. Mais je trouvais rigolo de le mentionner.

Bref, finalement, on y a été pour l’expérience Canadienne de célébrer le 150e à Vancouver. On a dû acheter des chandails de circonstance à nos enfants car je pense qu’on était les seuls à ne pas avoir pensé à se mettre en rouge et blanc. Les gens de toutes les ethnies y participaient. Même les turbans étaient rouges pour l’occasion. Alors, on a achété des t-shirt du 150e pour nos enfants et on a fait le tour des diverses festivités. Des jeux un peu partout, les jeunes pouvaient tenter le “orienteering”, le “field hockey”, le curling, les quilles, le mini-golf.

Il y avait des représentations avec de grands noms comme Jackie Chan et Bare Naked Ladies, mais c’était tellement noir de monde, qu’on ne pouvait pas s’approcher de la scène. En bas, il y avait un groupe des Premières Nations qui jouait du tambourin avec leur drapeau. Ils tenaient celui du Canada à l’envers… pour souligner que l’histoire à débuté bien avant l’arrivée des Européens.

On a terminé la soirée à Locarno beach. Une fête du Canada sur une belle plage, ça se prend bien. Un pique-nique sympa avec la famille d’une amie à moi qui est à Montréal, mais native de Vancouver. Ils nous ont accueillis les bras ouverts à leur BBQ sur le sable. Ils ont terminé la soirée en chantant le “Oh Canada” en français et en anglais… une chance que ma fille m’avait demandé de regarder les paroles de notre hymne dans l’autobus juste avant notre arrivée à la plage. J’avoue qu’au Québec, je n’ai pas chanté souvent cette chanson.

Bref une soirée bien sympa, à la saveur canadienne.

Ce matin, on nous a accueilli au déjeuner avec des crêpes et du sirop d’érable. On est prêt pour la suite de notre voyage.

Un petit 35km de coups de pédale vers la ville de Fort Langley.

Coquitlam

Nous avons pédalé jusqu’à Coquitlam, une banlieue à 37 km de Vancouver. Nous sommes hébergés dans une maison préfabriquée sur le terrain d’un hôte de WarmShowers. Cette fois, nous avons cette demeure à nous seuls. Les hôtes habitent dans la maison en face. Comme à chaque fois, je n’arrive pas à croire la bonne fortune que l’on continue d’avoir avec les gens de ce site.

 

Il fait encore un beau soleil et de plus en plus chaud, 30C. On ne peut pas se plaindre de la température, il fait beau tous les jours depuis notre arrivée. Faut bien aller se rafraîchir, chaleur oblige. Nous nous rendons à White Pine beach à vélo. Une petite plage à Port Moody. Nous ne sommes pas les seuls à avoir cette idée. Il y a pas mal de gens ici. Ça fait quand même du bien de se rafraîchir.

 

Après cette trempette, nous roulons vers Rocky Point où il y a des spectacles pour le 150e du Canada, un groupe de musique et des danseurs de cancan français. Belle ambiance, un petit aperçu avant la grosse fête demain!

Vancouver

Totem Poles in Stanley Park, Vancouver

Nous avons passé deux jours à Vancouver. Je ne savais pas que c’était une si jolie ville bordée d’autant de plages. Nous avons roulé le long du Seawall pathway, une piste cyclable qui longe le bord de l’océan. Il y a plein de plages, de parcs, de terrains de volley-ball qui donnent sur le Pacifique. Les gens courent, font du yoga, font des séances d’exercice. Le sport et plein air semblent être au cœur du mode de vie ici. Il y a des planches de surf sur l’eau, des voiliers, des kayaks, des yachts et même plusieurs hydravions. C’est un bel amalgame de nature et de ville urbaine.

Kitsilano Beach, Vancouver
Floating planes, Vancouver

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Vancouver – Coquitlam

Vancouver – Coquitlam, 37 km

We rode out of Vancouver on the Union-Adanac streets that are dedicated for bikes. Easy ride, with a few small hills.  At Lakewood Drive, we took the Trans-Canada Great Trail that follows the waterfront. Then, for the last bit, as it was getting late and the kids were a little tired, we took the SkyTrain from Brentwood Station to Coquitlam Centre. So we ended up biking for about 22 km.

Around Vancouver

Around Vancouver, 25 km

Today we biked around the Seawall path in Vancouver, through downtown and around the Stanley Park. Very scenic, beautiful ride with lots of opportunities to stop for eating, exploring the park, etc.

On prend la candence

Avant de partir, notre marin sauveur a offert un souvenir à nos enfants, un canif! Et j’ai pensé que c’était un choix très représentatif de notre expérience dans sa région. On n’oubliera pas de si tôt notre passage à Sooke.

Le retour vers Victoria s’annonçait difficile, ma fille arrête à chaque quelques kilomètres pour se plaindre qu’elle est fatiguée, qu’elle a faim, qu’elle a mal aux jambes… c’est encore ce premier 10 km montagneux. On s’arrête dîner sur le bord d’une falaise avec vue superbe sur l’eau. Ça donne des forces, après cela, ça roule comme dans du beurre. On réalise que c’est un faux plat descendant. On n’a presque pas besoin de donner de coup de pédale. Je comprends pourquoi on était si fatigué lorsqu’on a fait le chemin inverse, c’était ascendant tout le long sans qu’on le réalise. On arrive chez nos hôtes pour l’heure du souper. Encore une fois, on est accueilli les bras ouverts par une famille qui ont aussi des enfants d’âges similaires aux nôtres, nos filles deviennent de grandes copines, nos garçons échangent sur leurs mondes Minecraft. Ils jouent tous ensemble à cachette, au piano… au coucher, la maman les rassemblent tout douillet sur le lit et leur lit une belle histoire. Que les gens sont accueillants.

Metchosin Lake

Le lendemain, on quitte l’île pour retourner à Vancouver. Un autre 40 km de Victoria à Sidney. On commence à vraiment prendre le rythme car vraiment les enfants complètent le trajet sans difficulté. On s’arrête jouer à un parc avec des structures d’enfants qui donnent sur l’océan, c’est encore une fois magnifique. Il fait un grand soleil comme tous les jours jusqu’à présent. Il y a une petite galerie d’art gratuite là-bas, on rentre jeter un coup d’oeil, c’est joli et on échange avec les artistes. Les gens sont bien aimables. Notre première famille d’accueil de Victoria nous avait appelés lorsqu’on était en chemin pour nous dire qu’ils veulent venir nous rejoindre pour dire au revoir une dernière fois. Ils viennent à nous en voiture et nous offrent un livre avec les détails du chemin à venir. Quelles personnes généreuses nous avons eu la chance de rencontrer jusqu’à présent! Incroyable.

Lochside Trail

On embarque sur le traversier. Le capitaine annonce de regarder vers la gauche, trois baleines, des orques noires et blanches se donnent en spectacle. Quelle chance nous avons jusqu’à présent. Les croisières pour voir ces mammifères sont une centaine de dollars par personne habituellement. Nous les voyons gratuitement du traversier et de tout près. On reprend le bus et le train pour se rendre à 20:00 chez nos hôtes. Il est tard, ils ont un fils de 2 ans et demi. Ils nous ont quand-même attendu avec un repas prêt pour nous sur le toit-terrasse de leur immeuble. Ils y ont fait un jardin et une aire de jeux pour les enfants. Nous enfants se croient au paradis avec plein de jeux et une vue du toit qui donne sur la ville juste à temps pour admirer le coucher du soleil. Belle journée bien remplie.

Orcas

Victoria – Swartz Bay

Victoria – Swartz Bay, 42 km

Lochside Trail

Mostly paved trail but some parts with gravel, very nice and flat. There is a coffee house, a farm market and a bakery along the trail, among other rest areas to get your water bottle filled up.

At the end of the trail we hopped onto the ferry to Vancouver.

Soudainement, je me suis découvert un nouvel amour pour les maringouins

Alors, ce que je ne vous ai pas raconté hier, c’est qu’à l’arrivée de notre périple de 50km vers Sooke, mon fils était tellement fatigué qu’il en a échappé son bol de crème glacée maison et a demané d’aller se coucher sans toucher au dessert… Alors, ça c’est du crevé! C’est donc pour cette raison que lorsque le lendemain matin, lorsque notre famille d’accueil nous a branlé les clefs de leur voiture nous l’offrant pour la journée, mon cœur de mère qui se sent coupable d’avoir tant épuisé son fils ne pouvait refuser cette offre qui offrait 10 minutes de conduite en auto contre quelques heures de pédalage dans les côtes. 10 km c’est vraiment rien, mais je me suis rappelée de l’option région montagneuse et je suis allée pour l’option paresse. Je croyais que mon fils serait de mon opinion là-dessus et qu’il n’allait jamais vouloir remonter sur ses deux roues, mais non, un fois de plus, il me surprend avec son cœur au ventre. Il veut prendre le vélo pour s’y rendre. Le reste de la famille aussi. C’est mon idée de faire la traversée du Canada en bicyclette et je suis la seule à vouloir opter pour l’option voiture… et par le fait même, je gagne la partie, on prend la voiture… j’avoue que j’ai eu un petit regret, c’était en fait très près de la maison, mais bon, je savais que les deux prochains jours seraient de bons jours de kilométrage où nous n’aurions pas le choix de rouler. Il fait chaud, on passe la journée à se baigner sans avoir à se préoccuper de garder de l’énergie pour rouler.

On se rend au “Sooke potholes” une rivière avec plusieurs géantes “marmites” naturelles où l’on peut se baigner, faire un pique-nique et randonnée. C’est très joli et agréable et ici, il ne semble pas y avoir d’insectes qui piquent. Le paradis du plein air. On se met les pieds dans l’eau. Oh là là, c’est donc bien glacial de l’eau qui vient du glacier! 😉 C’est tellement froid qu’on dirait ressentir des aiguilles dans les jambes, mais il fait tellement chaud dehors que pour une fois, l’eau froide est presqu’appréciée.

Sooke Potholes

En revenant, nous sommes accueillis avec des “burgers” au wapiti. Nous jasons avec nos hôtes du fait qu’il n’y a pas de bestioles qui piquent malgré le fait que nous sommes en forêt. Ils acquiescent “No, there are no mosquitos here”… et ils ajoutent lorsque les enfants ne sont pas loin d’une voix chuchotante: “…but there are bears!” Ils me disent qu’un ours rôde très souvent dans les parages alors, ne pas s’inquiéter si on entend notre hôte la nuit venir faire fuir l’ours, ce n’est que chose commune. Tout d’un coup, l’option camping sur leur terrain me semble un peu moins rassurante et finalement, les moustiques me semblent comme des mignonnes miniatures créatures du bon Dieu. Mom if you are reading this, it is only alternative facts, someone highjacked my blog and wrote crazy stuff, there are actually no bears out here in bear country, do not believe a word you read here.

Home made burger buns. Yum!

Alors, de retour à l’histoire pour les autres… On se couche, et il vente pas mal dans la nuit. J’entends tout ce bruit sans trop m’inquiéter. Il est 4 heures du matin. J’entends mon mari qui d’habitude dort comme une bûche peut importe la tornade qui pourrait se passer autour. Pas cette fois-ci, je le vois son cellulaire à l’oreille murmurant une phrase dont je ne souhaitais pas entendre “Hi, I think there is a bear outside, can you come and check it out.” Il rappelle à plusieurs reprise au numéro de nos hôtes, mais ne tombe que sur le répondeur. Tout d’un coup, après au moins 4 essais, notre nouvel meillieur ami répond et sort à notre rescousse. “Go away bear!”, dit-il d’une voix sans aucun soupçon d’effroi. Il y avait effectivement un ours noir à même pas 2 mètres de nous. Ça semble assez simple “go away bear”, je retiens cette phrase.

Encore un fois, je suis abasourdie de constater la bonté des gens qui viennent de nous rencontrer et pourtant nous nourrissent d’un festin digne de rois, nous font confiance avec leur voiture et maintenant, viennent même nous sauver des ourses à 4:00 du matin. Tout d’un coup, le fait d’avoir un militaire chasseur comme voisin me semble plus rassurant. Je lui demande de nous accompagner durant le reste du périple car, je ne suis pas certaine que la stratégie de mon mari d’appeler à l’aide via son cellulaire nous protègera très longtemps contre les ours dorénavant.

C’est ainsi que j’ai renouvelé mon amour pour l’humanité et surtout pour les maringouins!