Maman, c’est fini!

Nous voilà déjà rendus à la fin de notre périple. Nous sommes mardi et il faut être de retour pour mercredi. Il nous reste 240 km à rouler. Si on fait les mathématiques rapidement, avec les cocos qui roulent un maximum de 50km par jour, impossible d’y arriver. Alors, on trouve une nouvelle avenue. On va tenter le tout pour le tout. Ma belle-famille est toujours avec nous, elle offre à mon amoureux et à moi de nous laisser faire un spécial romantico-vélo, en duo. C’est-à-dire que pour cette journée uniquement et exceptionnellement, mon mari et moi pédalerons en amoureux pendant que mes enfants sautent dans la voiture des grands-parents. Bon, je sais qu’il y a d’autres façons plus reposantes de passer un moment en tête-à-tête avec son beau, un spa et massage par exemple, mais non, on préfère rouler! Objectif de la mission secrète, on roule le plus qu’on peut en une journée pour essayer de faire le restant trajet en vélo jusqu’à la fin… la mission s’appelle “on roule et on s’écroule”.

Alors, on pédale aisément notre premier 100 km! On s’arrête pour une petite bouchée pour rejoindre un peu le cocos et la belle famille qui explorent la région en voiture pour la journée.

Tout d’un coup, c’est le déluge. Une tempête violente se déclenche. Tellement forte qu’elle a même déraciné des arbres matures à Montreal. Pas le choix, impossible de continuer là-dedans. Bien trop dangereux. Dommage, moi qui rêvais de faire un autre 100 dans ma journée. Cette tempête met un frein définitif dans notre parcours vers la gloire.

(Bon, j’avoue qu’après 100km de roule, j’étais secrètement contente de voir venir l’orage qui nous force à sauter dans une voiture; 100 km, c’est quand-même acceptable, mes jambes et mon petit coeur auraient pu en faire plus, mon cou et mes fesses trouvaient que cette distance était plus que suffisante.)

Bref, nous sommes arrivés à l’île Perrot dans ce déluge. Cette fois, nos hôtes sont de chers amis. Mes enfants et les parents sont très contents d’être hébergés par une famille qu’on apprécie beaucoup. Ce sont les retrouvailles. On mange ensemble, les enfants jouent  comme des fous ensemble jusqu’à tard. Le lendemain matin, le temps de prendre le déjeuner, de jouer avec leurs poulets, de faire des pyramides humaines, c’est déjà le temps de partir.

La journée est glorieuse et ensoleillée. C’est spécial de rouler sur une route familière. On redécouvre notre “chez-soi”. C’est joli Montréal, le fleuve, la nature…. C’est surtout plat et sans ours! On apprécie ces choses-là maintenant. Ça fait du bien de revoir notre petit coin du pays.

On arrive à la maison accueillis par notre famille et notre chien. C’est chouette de revoir les gens qu’on aime tant.

Et comment on passe nos premiers jours de retour? En accueillant à notre tour. La première famille “Warmshowers” qui nous avait accueillis à notre arrivée au tout début de notre voyage est de passage à Montréal. La boucle vient donc de se boucler, nous serons hôtes pour la première fois pour nos premiers hôtes. Et la roue du partage, des rencontres et de l’ouverture continue à tourner.

Nous sommes tellement contents que nous avons décidé de surpasser nos craintes et de tenter l’aventure. Quelle merveilleuse expérience de découverte, d’échange, de dépassement.

Et maintenant, je vous souhaite à votre tour d’oser!

Presque de retour

Nous voilà déjà rendus au dernier tronçon de notre parcours. Avec tous les endroits qu’on a voulu découvrir, les rencontres enrichissantes, les êtres chers qui sont venus nous apporter un peu de notre chez soi durant la traversée, nous avons vécu une expérience extraordinaire. Nous avons tellement profité et savouré ce voyage qu’on ne s’est pas rendu compte que l’on prenait un peu trop de retard. On doit faire un tour de force, ou bien un tour de petite tricherie si on souhaite arriver à temps pour la rentrée scolaire 😉

Il est lundi matin, nous sommes à Kingston chez une autre chouette famille d’accueil avec 3 enfants scolarisés à la maison. On doit se rendre à Montreal pour mercredi. Jeudi, on a promis d’aller donner un coup de main à l’école des enfants. Alors, un maigre 285 km à pédaler en 3 jours, oh la la.

On pédale donc avec les enfants un 50km jusqu’à un camping KOA juste passé Gananoque. La piste est chouette, pavée, isolée de la circulation, lisse… mon fils aime tellement rouler sur cette surface plane qu’il atteint le 27km/h comme cadence sur son vélo. Excellent!

On arrive au camping. Il est très “fancy”. Rien à avoir avec les campings hyper-rustiques qu’on a connus dans les Rocheuses. C’est une formule plutôt “tout inclus”. Il y a une piscine, un spa pour adultes et un pour enfants avec une glissade. Les enfants prennent plaisir à glisser jusqu’à l’eau chaude et moi, je jase avec une maman qui a une fille de 6 ans. Elle me dit qu’elle habite Ottawa et que ça fille allait à une école de la forêt à temps partiel jusqu’à présent. En septembre elle ira à une école alternative publique nature qui est devenue tellement convoitée qu’elle accueille maintenant 600 élèves dont qui? Eh oui, les enfants de Justin Trudeau apparemment. Trop drôle, comme quoi, on est en vogue avec notre projet d’école alternative plein air qui ouvre à Montreal pour ce septembre. Même le Premier ministre du Canada envoie ses enfants dans le même genre d’école. Bref, on se plait tellement dans cette piscine qu’oublie l’heure qui passe et on reste dans le spa familial jusqu’à 9:00 le soir. Oups, temps d’aller souper dans le noir!

Thousand Islands

Nous avons visité la region des 1000 îles en prenant une petite croisière sur le lac et puis en allant à Grindstone où se trouve le chalet de nos amis.

Nous avons hésité entre la croisière d’une heure et celle de 2 heures et demie. Heureusement, nous avons choisi la plus courte. Les 1000 îles sont très jolies, mais après une heure de regarder les maisons sur les différentes îles, on en avait tous eu assez.

Pour traverser sur Grindstone ensuite, je ne savais pas que ça prenait un aussi grand tour de force. L’eau était trop agitée pour le petit bateau de mon amie et nous étions un peu trop nombreux, puisque les grands-parents et ma belle soeur étaient encore avec nous. Il a donc fallu que mon amie mobilise les habitants de l’île au complet pour nous emmener à son chalet.

Deux familles nous attendaient avec leurs bateaux. On répartit les gens en deux équipages. Dans notre petite embarcation, on prend tous les baggages, mes enfants, ceux de mon ami, le Ministre de l’île comme capitaine, son fils et leur chien. Je me fais mouiller de la tête aux pieds. Une traversée remplie d’émotions. Arrivés à l’île, on doit se rendre du côté opposé. Le fils du Ministre embarque tout notre groupe avec nos baggages dans une camionnette digne d’une “cour à scrap”. Les portes n’ouvrent plus de l’intérieur, il y a des fils électriques qui sortent de partout. Il prend le volant et mes enfants se demandent s’il a l’âge conduire. Il a 15 ans et conduit comme un champion jusqu’au milieu de l’île. On ne peut plus avancer, le reste du trajet est trop boueux. C’est autour de la soeur de mon amie et de ses enfants de venir à notre rescousse. Ils arrivent dans des charrettes de golf. On transfère le tout à nouveau dans ces petites machines conduites, cette fois-ci, par des jeunes de pas plus que 12 ans. Après un quart d’heure sur le chemin cahoteux, on arrive à la cabane de bois de mon amie. Quelle expérience de la vie sur l’île. Comme l’a si bien dit notre sage chauffeur de 12 ans: “It’s really beautiful here. No matter how crazy life gets back home, once you get to the island, time just stops.”

Trop bien dit, ça résume bien l’expérience de la vie sur l’île. Un recul, une pause dans le temps où tout le monde s’entraide avec les moyens qu’ils trouvent.

On se fait un BBQ, on fait un saut dans l’eau, on va même à la messe au village pour remercier le Ministre et son fils de nous avoir mené à bon part la journée précédente. Tout le village est à l’église et reste pour des sucreries et du café par la suite pour échanger un peu. C’est le rassemblement de la communauté.

Mes enfants nous supplient de leur montrer à conduite la voiturette de golf. Pourquoi pas, tous les enfants ici savent se débrouiller avec des véhicules motorisés.

Mes enfants adorent l’expérience. C’est le temps de retourner sur la terre ferme et retrouver nos vélos. Même complication, on ne sait pas trop quand et comment on pourra retourner à la marina. Finalement, on se retrouve à Kingston vers 20:00.

Mon fils n’arrête pas de me bassiner les oreilles. Il veut absolument continuer à conduire des véhicules motorisés du haut de ses 7 ans. Je lui explique que ce n’est pas vraiment possible de se promener dans les rue de Montreal à voiturette de golf à 7 ans. On conclut qu’on reviendra à cette île plus souvent pour revoir cette communauté de gens si accueillante et sympathique.

Un jour à la fois – Belleville à Kingston

J’avoue que ce voyage nous a beaucoup appris, entre autres, à prendre la vie un jour à la fois, comme le dit si bien la chanson populaire qui apparaît dans ma tête à chaque fois que j’utilise cette expression.

Ce matin, notre hôte nous offre de nous amener à la station de train, nous allons vers Sunbanks. Nous commençons a prendre du retard pour nous rendre à Montréal à temps pour la rentrée scolaire, on doit donc faire un autre petit saut dans le train. La dame qui nous sert dans le Via Rail nous interroge sur notre périple. Elle a l’air d’être bien intéressée par notre aventure. Elle nous revient quelques minutes plus tard avec des jus, des craquelins, une grosse bouteille d’eau nous disant que les employés du train souhaitaient nous encourager en nous offrant ces gâteries. Wow, c’est vraiment généreux!

Arrivés à destination, les grands-parents nous attendent à la gare! Youpi, les enfants sont contents de les revoir. On les embrasse et ils nous demandent où nous comptons dormir ce soir… oups, nous n’y avions pas encore pensé, pas de plan de match encore.

Camping and RV-ing, Belleville, ON

Sandbanks, ON

On cherche à Sandbanks mais tout est complètement réservé, c’est une destination estivale bien trop convoitée. Alors, nous regardons sur Airbnb. Quelqu’un annonce une roulotte à louer pour la nuit tout près de la station de train où nous sommes, Belleville. C’est bon, on l’essaie, pourquoi pas. On roule 11 km et on arrive à une roulotte spacieuse sur un immense terrain avec un foyer extérieur pour preparer de la délicieuse nourriture sur la braise. Un ciel étoilé le soir venu car on est vraiment loin des lumières de la ville. Et tout cela nous loge tous les 6 pour la somme de 76$ pour tout le groupe. Quelle trouvaille!

On passe la journée à Sandbanks avec les cocos et dormons le soir à ce bel emplacement. Sandbanks est vraiment chouette, des dunes de sable où les enfants peuvent courir et s’élancer dans le lac. Belle journée de repos.

Le lendemain, on reprend la route et on roule 45 km jusqu’à Adolphustown, un joli site de camping, toujours aussi  surprenant. Des lots spacieux et gazonnés sous des pommiers. Une petite plage tranquille, un énorme parc et il n’y a presque personne sur le site. On peut mettre deux tentes sur le même lot immense qui ne coûte que 37$ pour tous. Wow, une autre aubaine.

Le lendemain, nous roulons déjà sur Kingston. La route est agréable, des vignobles, des parcs, des plages tout au long du chemin du “Loyalists’ Parkway”. Il fait chaud, on se rafraîchit en faisant une bonne dégustation de vins de la région et en mangeant de la pizza à la croûte mince cuite au gros fourneau. On cueille du basilic frais et du romarin directement du jardin du vignoble pour agrémenter le repas. Une belle expérience gustative sur un magnifique coucher de soleil et en très bonne compagnie, c’est au tour de ma belle soeur de s’ajouter à la délégation de Montréal venue nous rejoindre. On n’aurait pas pu mieux préparer ce séjour en le planifiant d’avance! C’est tellement chouette de pouvoir saisir des petites opportunités qui apparaissent par surprise sur notre parcours.

Bon appétit!

Bailamos!

Il y a de ces journées où ça va moins bien. On dormait au camping du parc de la Rouge, tout douillet dans nos sacs de couchage, quand tout-à-coup “Bailamos, let the rhythm take you over bailamos” genre… ok, je ne suis pas certaine que c’était cette chanson exacte, mais en tout cas, une chanson “boum boum” qui se met à jouer à tue tête tout d’un coup. Le voisin d’à côté qui a décidé que 2:30 du matin c’était un moment intelligent pour mettre la musique de sa voiture à fond. Imbécile! Oups, désolée, ce n’est pas politiquement correct, mais franchement! Mon mari qui peut dormir à travers des ouragans se réveille en sursaut. Je le vois sortir de sa tente. Il va directement à la voiture et éteint le son. Bref, ils discutent avec les charmants jeunes hommes qui heureusement décident de quitter pour prendre leur fiesta ailleurs.

On se recouche pour être en forme pour rouler. On roule de Pickering à Oshawa aujourd’hui. Un premier 10km pour rejoindre une fois de plus nos amis montréalais. On dîne et on prend la piste cyclable tous ensemble pour passer devant la centrale nucléaire. On arrive à un parc une dizaine de kilomètres plus loin. Il y a des jeux d’eau et un plage où je me permets une saucette. Tout va très bien. À 4:00, on se quitte pour rouler vers l’endroit où on doit dormir, une autre hôte de “warm-showers” qui d’ailleurs a decidé de venir nous rejoindre à vélo. En disant au revoir à nos amis, on roule pour un petit moment… puis, nos amis nous appellent. Il y a un problème, petit accident, ils ont brisé un de leurs vélos. Ils sont mal pris sans pouvoir se rendre à leur véhicule. Mon mari, chevalier vaillant retourne à leur rescousse sur son cheval de metal. Heureusement qu’il avait pris son cours de vélo-mécano 101. Mais, bon, il aurait peut-être fallu qu’il se rende au cours de mécano 102 car rien à faire, il n’arrive pas à réparer leur dérailleur. Il roule alors jusqu’à leur minivan où il y embarque son vélo et revient avec le véhicule. Tout cela prend quelques bonnes heures. En attendant, nous, on continue à rouler vers Oshawa. Une chance que notre hôte avait décidé de nous rejoindre. Il mène la délégation LaSalloise. Je m’apperçois qu’il habite plus loin qu’on le croyait. On commence à avoir faim. Oups, c’est mon mari qui a les collations et la carte de credit… pas habitués à rouler séparés, on ne s’était pas bien divisé les vivres. J’ai juste un sac de petites carottes sur moi. Combien de petites carottes ça prend pour combler une faim de cyclistes? Je confirme, ça ne le comble juste pas. Je pense que c’est la journée où on a le plus roulé. 60km carburés aux carottes. On arrive chez notre hôte, nous sommes affamés. Heureusement, il nous prépare un bon BBQ. Je pense qu’on a dévoré toutes ses réserves.

Quelle chance d’avoir avec nous ce guide généreux! Pas certaine que j’aurais pu bien guider mes cocos toute seule tout ce chemin pendant que mon mari s’occupe de nos amis. Un bon repas et un bon dodo bien mérité. Demain, on part pour Sunbanks. On pourra se reposer.

Des plages et des îles

Eh bien non, nous n’avons pas bifurqué vers la Floride ou vers Cuba. Nous avons juste continué à rouler vers Toronto. Avant ce voyage, on associait tous Toronto à un grand centre-ville occupé, un centre économique. J’avais visité Toronto à quelques reprises dans ma vie et mon mari aussi, mais on n’avait jamais su que c’était en fait une ville bordée de plages et d’îles. C’est la découverte du voyage.

Waterfront Trail, Toronto, ON

 

Nous avons roulé sur le Waterfront Trail qui longe le bord de l’eau. On passe devant une plage après l’autre, des parcs, des espaces verdoyants. Puis, on voit un petit “Tiki Taxi”. Un petit bateau qui a l’air d’appartenir à des îles tropicales. Il nous traverse avec nos vélos, nos 8 vélos et nos sacoches, jusqu’aux îles. J’étais surprise qu’il puisse tenir le coup avec autant de baggages.

Dès qu’on arrive sur l’île, il y a une pancarte qui nous dirige vers la première plage “clothing optional beach”. Nous sommes avec nos cocos et nos amis, donc 5 enfants. On peut bien leur faire une leçon d’anatomie, mais bon on opte pour continuer un peu plus loin vers les “clothing requiered beaches”. Drôle, je ne savais pas qu’il y avait des îles à Toronto et encore moins des plages de nudistes clairement affichées.

La piste est vraiment jolie, mais assez achalandée de cyclistes, de patineurs à roulette, de joggeurs.

À l’île du centre, il y a des manèges, un parc d’attractions et au bout de la piste, il y a une section où les gens y habitent. En plus, ici, les voitures n’ont pas accès. C’est spécial comme style de vie.

Au début, nous avions pensé éviter Toronto complètement, nous pensions que ce serait que des immeubles et du trafique. Une chance que notre amie qui a de la parenté à Toronto a insisté que nous fassions cette partie. Quelle découverte!

Hamilton to Mississauga

Pour se remettre de nos émotions d’hier, on commence la journée en paresseux. Les enfants jouent en pyjamas avec leurs nouveaux amis, il y a plein de nouveaux jeux, Matei retrouve son piano chéri, le lit des enfants est dans une cachette secrète avec un hamac dessous, il y a des Legos hydrauliques, leurs nouveaux amis sont super sympathiques. Mes enfants sont au paradis. Les parents me racontent que leurs enfants vont à l’école à temps partiel. C’est la deuxième famille que l’on rencontre durant ce voyage qui ont choisi cette option pour leurs jeunes. L’autre était en Colombie Britannique. Chouette que cette option existe dans certaines provinces du Canada.

On jase de voyage, ils me racontent qu’ils avaient roulé à vélo du Canada jusqu’au Panama lorsque leurs enfants n’avaient que 2 et 4 ans, impressionnant!

Ils nous invitent à aller goûter à des beignes à leur petit commerce. Le papa a sa compagnie de beignes, “Donut Monsters”. Il y a des beignes aux framboises et jalapeño, à la lavande, sucre d’érable… des saveurs originales, quel régal!

Riding in Hamilton, ON
The Kitchen Collective – where the Donut Monster is made 🍩, Hamilton, ON

On a fait le plein d’énergie pour la route. On salue nos nouveaux copains en espérant les revoir un jour. Et c’est en route vers Mississauga. La piste est belle. Elle traverse un long pont et puis un pont-levis. Évidemment, un bateau se met à klaxonner alors qu’on est sur le pont, les lumières se mettent à clignoter. Dès qu’on met le pied de l’autre côté, il lève! Ouf, échappée belle.

On pédale jusqu’à un parc où il y a des jeux d’eau. Il y a aussi des plages autour, où l’on peut se baigner. Nos amis de Montréal nous rejoignent pour patauger un peu dans l’eau. Puis, ils invitent à passer la nuit dans leur parenté qui habite Mississauga. C’est agréable de passer la soirée avec la famille de nos amis. On est accueilli avec de la délicieuse nourriture indienne qu’on adore. On jase et on échange entre autres sur l’éducation, la dame est enseignante en Ontario. Les enfants regardent un film pour, je pense, la première fois de toute l’été! Ça fait du bien de relaxer avec nos amis.

Merci à cette gentille famille de nous avoir accueillis.

“Waterfront trail” – à vélo, avec 5 cocos

Nous avons repris nos vélos,
Cette fois-ci avec 2 et parfois 3 petits cocos de plus! Des petits sportifs!

Nous avons roulé des chutes Niagara au lac Érié, un 28 km la première journée. Je m’attendais à ce que la piste cyclable soit achalandée comme on est à Niagara. Au contraire, c’était une belle petite pause tranquille, loin du circuit hyper touristique qu’est le centre-ville de Niagara où tout est trois fois le prix. Ça a fait du bien au porte-feuille après la journée d’hier qui fût super amusante et chère.

Nous avons roulé le long du lac Ontario jusqu’au lac Érié, en passant par de jolis parcs et un petit kiosque de limonade que deux garçons avaient improvisé juste devant leur maison. Nous avons pu voir la ville de Buffalo qui se trouve juste l’autre côté du lac Érié. Nous sommes arrivés au fort Érié à 5:00 pm, juste à temps pour sa fermeture… Oups, meilleure chance la prochaine fois. Pas grave, il fait si chaud, la piscine du camping est un bon prix de consolation!

Le lendemain, nous avons roulé des chutes jusqu’à Niagara-on-the-Lake. C’est vraiment joli. La piste passe par le jardin botanique, la maison historique de Laura Secord, un barrage hydro-électrique… plein de petits arrêts agréables. Ensuite, Niagara-on-the-Lake est une petite ville vraiment magnifique. J’aurais bien aimé la visiter plus longuement, mais avec tous les arrêts que nous avons fait le long de la piste, arrivés à cette ville, nous avons dû accélérer le pas. Des fleurs partout, jolie architecture, mais pas de camping pour dormir! Il faut se rendre à Hamilton pour le dodo. Pas certaine que c’était la meilleure planification de distance pour la journée. Il nous reste 16 km à rouler jusqu’à l’autobus à St-Catharines, puis un autre 9 km une fois que l’on descend de l’autobus jusqu’à nos warmshowers… allez-go, on pédale… la piste de Niagara-on-the-Lake passe un vignoble après l’autre, un verger après l’autre, on annonce plein de produits du terroir à déguster. On a faim, mais on ne peut pas s’arrêter. On doit attraper le bus, il se fait tard. Finalement, même après tout cet effort, on manque le bus, mais on attrape la pluie! Ouf, grosse fin de journée. On arrive chez nos hôtes à 9:00 pm épuisés. Heureusement, ils sont tellement sympathiques qu’on retrouve rapidement nos énergies. Un bon repas chaud, une bonne douche, des Legos et des petits copains, ça remonte vite le moral!

Niagara-on-the-Lake, ON

Niagara

Après nos 3 jours à Saskatoon, nous avons repris le train vers l’Ontario cette fois-ci. C’est long! On s’est quand-même fait des copains, on a joué aux cartes, on a fait des tours de magie, on a lu, on a écrit notre journal de voyage… mais bon, deux nuits sur des bancs de trains, ce n’est pas le gros confort et quand en plus le train a 10 heures de retard sur l’heure prévue d’arrivée… Je répète, c’est long!

Une chance qu’en arrivant à Niagara, on a retrouvé nos chers copains de Montréal. Youpi! Le site de camping est très chouette. Plus d’ours cette fois, à la place, un parc, une méga trampoline, une piscine chauffée. C’est le luxe! On est même bercé par le bruit des gros camions et du traffic toute la nuit. Oups, on est super proche de l’autoroute, bon, il n’y a rien de parfait.

La première journée, on fait nos “full touristes”. On visite le parc des oiseaux. Les oiseaux volent en “liberté” un peu partout dans l’endroit. Ils sont jolis et tout colorés. Les enfants adorent le tout… euh… sauf pour le caca d’oiseau que mon fils a reçu sur son bras, et sauf pour la croquée que la petite de mon amie a reçu sur son oreille… ouais, un loriquet l’a mordu à l’oreille alors qu’elle le nourrissait. Faut croire que son oreille avait l’air plus délicieuse que le sirop.

On va ensuite manger au Rainforest café. Oh lala, mucho dinero!

On va regarder le film Imax des chûtes Niagara. C’est vraiment impressionnant de voir tous les gens qui ont bravé les chutes Niagara, certains avec succès, d’autres pas aussi chanceux. Il y a même une exposition à la fin où l’on peut voir les divers bolides que les gens ont utilisés pour essayer de survivre à la descente des chutes Niagara. L’être humain est une drôle de créature. Je ne sais pas ce qui le motive à prendre de grands risques ainsi juste pour le défi… “No mom, don’t worry, je n’ai pas décidé d’entreprendre la descente des chutes Niagara comme prochain défi familial!” 😉 Mais nous avons quand-même pris le bateau vers le bas des chutes. On y a bien goûté à ces chutes-là en recevant autant d’eau. Une aventure vraiment rafraîchissante!

“Saskat-aooooooouuun!”

Au cours de notre séjour dans les campings des Rocheuses, nous avons fraternisé avec une charmante dame de Saskatoon. Elle était notre voisine de tente pendant une grosse soirée. Avant de partir chacun de son côté, elle nous a donné ses coordonnées en disant: “… si jamais vous êtes dans les parages à Saskatoon”. Qui aurait pensé qu’en appelant Via Rail pour réserver notre train vers l’Ontario, ils nous auraient annoncé qu’on pouvait faire un saut en dehors du train, à la gare de notre choix sur le chemin. Nous avons hésité entre Winnipeg et Saskatoon, mais comme mon mari disait: “Saskatoon sounds weirder”. Alors, c’est ce qui a motivé notre choix. On s’est dit qu’on ne ferait sûrement pas le détour vers la Saskatchewan souvent alors, allons-y!

On a contacté notre nouvelle amie Valérie et elle a offert de nous héberger dans un de ses appartements qu’elle possédait et qui était vacant. Elle nous a aussi demandé si on voulait faire l’expérience des prairies et aller en campagne pour écouter le chant des coyotes. Trop cool!

Sunset by Saskatchewan River, SK

Elle est venue nous rejoindre à la gare en vélo et nous avons roulé ensemble jusqu’à son appartement en longeant la rivière. Les gens y pratiquent le canot, le SUP, le kayak. Il y a des parcs en bordure, un marché d’agriculteurs locaux. Non loin de notre appartement, il y avait aussi “the fringe festival” avec des amuseurs de rues, des kiosques de nourritures, des spectacles. Belle surprise cette charmante ville de Saskatoon. On ne s’y attendait pas.

On est allé visiter le Musée du développement de l’Ouest qui récapitule les étapes historiques de la vie dans les prairies d’hier jusqu’à aujourd’hui. Vraiment bien fait!

Western Development Museum, Saskatoon, SK
Western Development Museum, Saskatoon, SK

On a vu aussi des pélicans qui font le pélerinage à Saskatoon à chaque été pour se nourrir de poissons et se reproduire.

Nous sommes allés avec nos amis à une maison en campagne. On s’est fait un super BBQ sous les arbres. Eh oui, il y a des arbres dans les prairies. Ça faisait comme un “beer garden” dans le boisé. Un joli endroit pour partager un repas. La nuit venue, nous avons tendu l’oreille pour écouter les coyotes, mais rien. Nous avons attendu patiemment. Tout d’un coup, nous avons entendu des hurlements et des aboiements très puissants. Ça venait de la radio de notre ami. Il faisait jouer des hurlements de coyotes pour inciter les vrais coyotes à répondre. Il a essayé différents types d’hurlements. C’est celui de bébés coyotes qui a déclenché la fanfare. Ils se sont mis à hurler et aboyer de plus en plus fort et de plus en plus proche. Je commençais à craindre qu’ils allaient vraiment venir jusqu’à nous pour réclamer leur chiot égaré. Les cris ont duré un assez long moment. C’est pas comme si on pouvait maintenant les faire taire. Une expérience vraiment spéciale!

Le lendemain, nous avons goûté à une variété de fruits des champs dont les “saskatoons”, des baies similaires aux bleuets.

Nous avons visité une petite église Métis qui combine des traditions des deux religions, des icônes catholiques avec des offrandes aux esprits, tel le tabac. Intéressant, le mélange. Cette église est utilisée jusqu’à ce jour lors de cérémonies ou de célébrations.

Metis Church, Saskatchewan
Prairies Near Saskatoon, SK

À Saskachewan, le slogan sur les plaques d’auto est “Land of the living skies”. Nous avons compris pourquoi. Entre un coucher de soleil impressionnant et l’orage qu’on a vu de loin à partir du train, le ciel est toujours en spectacle.

“Saskat-aooooooouuun!”, comme diraient les coyotes, nous garderons un souvenir bien agréable de cette endroit qu’on a pu visiter de façon aussi spéciale, grâce à nos amis Saskatooniens!