150e fête du Canada

Comme c’était le 150e et qu’on est dans l’ouest canadien, on s’est dit qu’on allait en profiter pour fêter en grand. On hésitait entre rouler jusqu’à la petite ville historique de Fort Langley ou retourner vers Vancouver, une grande métropole. On a décidé de sauter sur le train pour profiter une dernière fois de tout ce que Vancouver a à offrir.

Je pense qu’on aurait pu passer pas mal plus de temps à découvrir cette ville. J’aurais bien aimé visiter avec mes enfants le musée des sciences qui a l’air vraiment passionnant, la célèbre plage de nudisme du campus de l’université UBC. Parait qu’on descend dans un “rain forest” pour y accéder une fois arrivé, tout le monde y va à ses passe-temps favoris, le volleyball, le badminton… il y a même un marathon auquel on peut participer là-bas si ça vous dit de courir les fesses à l’air à la mi-juillet:

http://www.wreckbeach.org

C’est la plus grande colonie de nudistes en Amérique du Nord. On est pas des nudistes, mais parait que c’est une destination touristique qui attire beaucoup de visiteurs de partout dans le monde… bref, pas certain que c’était le lieu de choix pour amener mes cocos. Mais je trouvais rigolo de le mentionner.

Bref, finalement, on y a été pour l’expérience Canadienne de célébrer le 150e à Vancouver. On a dû acheter des chandails de circonstance à nos enfants car je pense qu’on était les seuls à ne pas avoir pensé à se mettre en rouge et blanc. Les gens de toutes les ethnies y participaient. Même les turbans étaient rouges pour l’occasion. Alors, on a achété des t-shirt du 150e pour nos enfants et on a fait le tour des diverses festivités. Des jeux un peu partout, les jeunes pouvaient tenter le “orienteering”, le “field hockey”, le curling, les quilles, le mini-golf.

Il y avait des représentations avec de grands noms comme Jackie Chan et Bare Naked Ladies, mais c’était tellement noir de monde, qu’on ne pouvait pas s’approcher de la scène. En bas, il y avait un groupe des Premières Nations qui jouait du tambourin avec leur drapeau. Ils tenaient celui du Canada à l’envers… pour souligner que l’histoire à débuté bien avant l’arrivée des Européens.

On a terminé la soirée à Locarno beach. Une fête du Canada sur une belle plage, ça se prend bien. Un pique-nique sympa avec la famille d’une amie à moi qui est à Montréal, mais native de Vancouver. Ils nous ont accueillis les bras ouverts à leur BBQ sur le sable. Ils ont terminé la soirée en chantant le “Oh Canada” en français et en anglais… une chance que ma fille m’avait demandé de regarder les paroles de notre hymne dans l’autobus juste avant notre arrivée à la plage. J’avoue qu’au Québec, je n’ai pas chanté souvent cette chanson.

Bref une soirée bien sympa, à la saveur canadienne.

Ce matin, on nous a accueilli au déjeuner avec des crêpes et du sirop d’érable. On est prêt pour la suite de notre voyage.

Un petit 35km de coups de pédale vers la ville de Fort Langley.

Coquitlam

Nous avons pédalé jusqu’à Coquitlam, une banlieue à 37 km de Vancouver. Nous sommes hébergés dans une maison préfabriquée sur le terrain d’un hôte de WarmShowers. Cette fois, nous avons cette demeure à nous seuls. Les hôtes habitent dans la maison en face. Comme à chaque fois, je n’arrive pas à croire la bonne fortune que l’on continue d’avoir avec les gens de ce site.

 

Il fait encore un beau soleil et de plus en plus chaud, 30C. On ne peut pas se plaindre de la température, il fait beau tous les jours depuis notre arrivée. Faut bien aller se rafraîchir, chaleur oblige. Nous nous rendons à White Pine beach à vélo. Une petite plage à Port Moody. Nous ne sommes pas les seuls à avoir cette idée. Il y a pas mal de gens ici. Ça fait quand même du bien de se rafraîchir.

 

Après cette trempette, nous roulons vers Rocky Point où il y a des spectacles pour le 150e du Canada, un groupe de musique et des danseurs de cancan français. Belle ambiance, un petit aperçu avant la grosse fête demain!

Vancouver

Totem Poles in Stanley Park, Vancouver

Nous avons passé deux jours à Vancouver. Je ne savais pas que c’était une si jolie ville bordée d’autant de plages. Nous avons roulé le long du Seawall pathway, une piste cyclable qui longe le bord de l’océan. Il y a plein de plages, de parcs, de terrains de volley-ball qui donnent sur le Pacifique. Les gens courent, font du yoga, font des séances d’exercice. Le sport et plein air semblent être au cœur du mode de vie ici. Il y a des planches de surf sur l’eau, des voiliers, des kayaks, des yachts et même plusieurs hydravions. C’est un bel amalgame de nature et de ville urbaine.

Kitsilano Beach, Vancouver
Floating planes, Vancouver

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On prend la candence

Avant de partir, notre marin sauveur a offert un souvenir à nos enfants, un canif! Et j’ai pensé que c’était un choix très représentatif de notre expérience dans sa région. On n’oubliera pas de si tôt notre passage à Sooke.

Le retour vers Victoria s’annonçait difficile, ma fille arrête à chaque quelques kilomètres pour se plaindre qu’elle est fatiguée, qu’elle a faim, qu’elle a mal aux jambes… c’est encore ce premier 10 km montagneux. On s’arrête dîner sur le bord d’une falaise avec vue superbe sur l’eau. Ça donne des forces, après cela, ça roule comme dans du beurre. On réalise que c’est un faux plat descendant. On n’a presque pas besoin de donner de coup de pédale. Je comprends pourquoi on était si fatigué lorsqu’on a fait le chemin inverse, c’était ascendant tout le long sans qu’on le réalise. On arrive chez nos hôtes pour l’heure du souper. Encore une fois, on est accueilli les bras ouverts par une famille qui ont aussi des enfants d’âges similaires aux nôtres, nos filles deviennent de grandes copines, nos garçons échangent sur leurs mondes Minecraft. Ils jouent tous ensemble à cachette, au piano… au coucher, la maman les rassemblent tout douillet sur le lit et leur lit une belle histoire. Que les gens sont accueillants.

Metchosin Lake

Le lendemain, on quitte l’île pour retourner à Vancouver. Un autre 40 km de Victoria à Sidney. On commence à vraiment prendre le rythme car vraiment les enfants complètent le trajet sans difficulté. On s’arrête jouer à un parc avec des structures d’enfants qui donnent sur l’océan, c’est encore une fois magnifique. Il fait un grand soleil comme tous les jours jusqu’à présent. Il y a une petite galerie d’art gratuite là-bas, on rentre jeter un coup d’oeil, c’est joli et on échange avec les artistes. Les gens sont bien aimables. Notre première famille d’accueil de Victoria nous avait appelés lorsqu’on était en chemin pour nous dire qu’ils veulent venir nous rejoindre pour dire au revoir une dernière fois. Ils viennent à nous en voiture et nous offrent un livre avec les détails du chemin à venir. Quelles personnes généreuses nous avons eu la chance de rencontrer jusqu’à présent! Incroyable.

Lochside Trail

On embarque sur le traversier. Le capitaine annonce de regarder vers la gauche, trois baleines, des orques noires et blanches se donnent en spectacle. Quelle chance nous avons jusqu’à présent. Les croisières pour voir ces mammifères sont une centaine de dollars par personne habituellement. Nous les voyons gratuitement du traversier et de tout près. On reprend le bus et le train pour se rendre à 20:00 chez nos hôtes. Il est tard, ils ont un fils de 2 ans et demi. Ils nous ont quand-même attendu avec un repas prêt pour nous sur le toit-terrasse de leur immeuble. Ils y ont fait un jardin et une aire de jeux pour les enfants. Nous enfants se croient au paradis avec plein de jeux et une vue du toit qui donne sur la ville juste à temps pour admirer le coucher du soleil. Belle journée bien remplie.

Orcas

Soudainement, je me suis découvert un nouvel amour pour les maringouins

Alors, ce que je ne vous ai pas raconté hier, c’est qu’à l’arrivée de notre périple de 50km vers Sooke, mon fils était tellement fatigué qu’il en a échappé son bol de crème glacée maison et a demané d’aller se coucher sans toucher au dessert… Alors, ça c’est du crevé! C’est donc pour cette raison que lorsque le lendemain matin, lorsque notre famille d’accueil nous a branlé les clefs de leur voiture nous l’offrant pour la journée, mon cœur de mère qui se sent coupable d’avoir tant épuisé son fils ne pouvait refuser cette offre qui offrait 10 minutes de conduite en auto contre quelques heures de pédalage dans les côtes. 10 km c’est vraiment rien, mais je me suis rappelée de l’option région montagneuse et je suis allée pour l’option paresse. Je croyais que mon fils serait de mon opinion là-dessus et qu’il n’allait jamais vouloir remonter sur ses deux roues, mais non, un fois de plus, il me surprend avec son cœur au ventre. Il veut prendre le vélo pour s’y rendre. Le reste de la famille aussi. C’est mon idée de faire la traversée du Canada en bicyclette et je suis la seule à vouloir opter pour l’option voiture… et par le fait même, je gagne la partie, on prend la voiture… j’avoue que j’ai eu un petit regret, c’était en fait très près de la maison, mais bon, je savais que les deux prochains jours seraient de bons jours de kilométrage où nous n’aurions pas le choix de rouler. Il fait chaud, on passe la journée à se baigner sans avoir à se préoccuper de garder de l’énergie pour rouler.

On se rend au “Sooke potholes” une rivière avec plusieurs géantes “marmites” naturelles où l’on peut se baigner, faire un pique-nique et randonnée. C’est très joli et agréable et ici, il ne semble pas y avoir d’insectes qui piquent. Le paradis du plein air. On se met les pieds dans l’eau. Oh là là, c’est donc bien glacial de l’eau qui vient du glacier! 😉 C’est tellement froid qu’on dirait ressentir des aiguilles dans les jambes, mais il fait tellement chaud dehors que pour une fois, l’eau froide est presqu’appréciée.

Sooke Potholes

En revenant, nous sommes accueillis avec des “burgers” au wapiti. Nous jasons avec nos hôtes du fait qu’il n’y a pas de bestioles qui piquent malgré le fait que nous sommes en forêt. Ils acquiescent “No, there are no mosquitos here”… et ils ajoutent lorsque les enfants ne sont pas loin d’une voix chuchotante: “…but there are bears!” Ils me disent qu’un ours rôde très souvent dans les parages alors, ne pas s’inquiéter si on entend notre hôte la nuit venir faire fuir l’ours, ce n’est que chose commune. Tout d’un coup, l’option camping sur leur terrain me semble un peu moins rassurante et finalement, les moustiques me semblent comme des mignonnes miniatures créatures du bon Dieu. Mom if you are reading this, it is only alternative facts, someone highjacked my blog and wrote crazy stuff, there are actually no bears out here in bear country, do not believe a word you read here.

Home made burger buns. Yum!

Alors, de retour à l’histoire pour les autres… On se couche, et il vente pas mal dans la nuit. J’entends tout ce bruit sans trop m’inquiéter. Il est 4 heures du matin. J’entends mon mari qui d’habitude dort comme une bûche peut importe la tornade qui pourrait se passer autour. Pas cette fois-ci, je le vois son cellulaire à l’oreille murmurant une phrase dont je ne souhaitais pas entendre “Hi, I think there is a bear outside, can you come and check it out.” Il rappelle à plusieurs reprise au numéro de nos hôtes, mais ne tombe que sur le répondeur. Tout d’un coup, après au moins 4 essais, notre nouvel meillieur ami répond et sort à notre rescousse. “Go away bear!”, dit-il d’une voix sans aucun soupçon d’effroi. Il y avait effectivement un ours noir à même pas 2 mètres de nous. Ça semble assez simple “go away bear”, je retiens cette phrase.

Encore un fois, je suis abasourdie de constater la bonté des gens qui viennent de nous rencontrer et pourtant nous nourrissent d’un festin digne de rois, nous font confiance avec leur voiture et maintenant, viennent même nous sauver des ourses à 4:00 du matin. Tout d’un coup, le fait d’avoir un militaire chasseur comme voisin me semble plus rassurant. Je lui demande de nous accompagner durant le reste du périple car, je ne suis pas certaine que la stratégie de mon mari d’appeler à l’aide via son cellulaire nous protègera très longtemps contre les ours dorénavant.

C’est ainsi que j’ai renouvelé mon amour pour l’humanité et surtout pour les maringouins!

Gens du pays…

Allez hop sur le vélo pour une expédition de 50 km aujourd’hui. À chaque fois que l’on mentionne à quelqu’un notre plan de nous rendre à Sooke à partir de Victoria avec les enfants à vélo, la réaction est la même: “Oh Sooke… that’s far!”. Pourtant, 50 km me semble faisable surtout que c’est sur une piste cyclable, ancien chemin de fer, isolée du traffic et des voitures. On part et franchement, le premier 40 km s’accomplit avec facilité. C’est joli et agréable. On prend même le temps de faire un saut dans un lac que l’on croise sur le long de notre chemin. Faut dire que depuis notre arrivée, il fait 28C tous les jours alors, l’envie de me baigner est plus forte que celle de rouler, je dois avouer. J’appelle notre prochaine hôte pour l’avertir qu’il nous reste que 10 km, on devrait être chez lui dans moins d’une heure…

Galloping Goose Trail, Victoria, BC

C’est là que j’ai compris les commentaires de gens face à notre périple. Et monte et descend et monte et descend, les côtes se suivent et ne se ressemblent pas. Le problème est surtout que ce bout de la piste n’est plus pavée. Elle est en gravier. Les roues du vélo de Matei ne cessent de déraper. On choisit donc de descendre de nos vélos de route pour les pousser en haut et en bas des pentes. Ce qui rend la fin du trajet interminable et essoufflant. En plus que même les enfants ont des sacoches sur leur vélo. Sur une surface plane, ça ne faisait pas grande différence, mais sur un chemin côteux, ça freine pas mal les élans. On arrive à destination deux heures plus tard!

Galloping Goose Trail, Victoria, BC

On est accueilli par un officier en chef de la marine assez robuste, bien tatoué avec une moustache imposante et sa femme qui est aussi militaire. Ils nous font une présentation de leur collection de crânes d’animaux en nous expliquant les divers panaches, des bois d’orignal, de cerf, de wapiti. Je ne savais si je devais trouver cela éducatif ou mortifiant… En tout cas, c’était du moindre que l’on puisse dire, une expérience très différente à notre vie citadine. Dans ses temps libres, il est chasseur aguerri. Ils ont 3 chiens et des poules. Ils nous dit que l’on peut installer notre tente sur leur terrain.

C’est le 24 juin, alors, ils nous ont préparé des spécialités québécoises pour souligner notre fête nationale: une superbe tourtière digne d’une boulangerie artisanale décorée d’une fleur de lys, au porc et wapiti qu’il a lui même chassé, un pudding chômeur fait avec du sirop d’érable, de la crème glacée maison à la fraise, et comme il savait que j’étais végétarienne, une omelette au fromage et champignon fait avec les œufs frais de leur volaille. Encore une fois, nous sommes absolument impressionnés par cette hospitalité. Je ne m’attendais pas à célébrer de façon aussi traditionnelle de l’autre bout du pays. Bonne St-Jean!

Night is for sleeping, day is for resting

Night is for sleeping, day is for resting

J’ai vu une pancarte le long de notre chemin et j’ai trouvé que ce serait le titre parfait pour le blogue d’aujourd’hui. C’est notre deuxième journée de notre séjour et déjà nous faisons une pause journée détente pour visiter la ville de Victoria, ne pas toucher à nos vélos et juste prendre cela un peu plus tranquilo pour se remettre du décalage et de l’horaire assez rempli que l’on avait eu jusqu’à présent. On est accueilli au déjeuner avec encore une fois une table succulente: du céréales et des confitures faits maisons, des scones, du yogourt, tout ce dont on a envie. Quel privilège de se faire traiter ainsi par des inconnus qui rapidement nous font sentir comme faisant partie de la famille.

Beacon Hill Park, Victoria

Nous traversons à pied Beacon Hill park, un grand et joli parc qui à la fois a des structures intéressantes pour les enfants, mais aussi, abrite une grande quantité de faune. Entre autre, il y a un boisé qui loge un très grand nombre de familles de hérons. C’est impressionnant de voir autant d’oiseaux gigantesques et leurs nids de si près. Faut juste faire attention car sous ceux-ci, le sol est bien garni de tâches blanches et on se doute en ce temps de l’année que l’on ne parle pas de flocons de neige qui parsèment le sol. Faut passer rapidement sous cette section pour ne pas se faire arroser de leur liquide blanc apparemment porteur de chance. On est déjà assez chanceux lors de ce périple, pas besoin de plus de chance. Nous arrivons au musée au cœur de la ville de Victoria. Nous n’avons pas le temps de rentrer le visiter, mais juste son entourage est magnifique avec d’énormes totems autour. La culture autochtone est très présente ici. On voit plusieurs totems et arts natifs un peu partout intégrés au paysage, des capteurs de rêves dans les arbres, des créations indigènes peintes sur les diverses structures de la ville. La ville de Victoria est très picturesque, avec ses hydravions et bateaux de pêcheurs qui agrémentent la baie.

Totem, BC museum
Victoria Harbor
Food Trucks

 

Nous mangeons une petite bouchée dans un jardin entouré de “food trucks” artistiquement décorés. Puis, nous partons pour joindre nos nouveaux amis à la fête de fin d’année à l’école francophone.

Arrivée là-bas, je suis tout de suite séduite par l’immense cour d’école avec des structures de parc, mais aussi une grande pelouse, des rochers naturels. Le terrain est en pente et ce qui me frappe le plus, c’est qu’il n’y a aucune clôture de métal autour. Le terrain est un vaste parc naturel ouvert et verdoyant. Je me rappelle des paroles de notre Ministre de l’éducation qui veut que les écoles au Québec soient un exemple mondial. Je songe à plusieurs cours d’école à Montréal bétonnées, et je me dis que ce serait tellement chouette si on pouvait se donner des cour d’école comme celle-ci à tous nos enfants. Je demande si c’est l’exception ou la norme, et la directrice me répond que toutes les écoles de la région ont ce genre de terrain. Elle me dit aussi qu’il y a suffisamment de demandes pour des écoles francophones que celle-ci est belle et bien une école de quartier pour les francophones. Malgré le fait que la majorité de l’enseignement se passe en français, ils apprennent aussi l’anglais comme langue première, donc deux langues premières de front et elle me dit que malgré cela, ces enfants performent le mieux aux examens du ministère, et ce, dans les deux langues, car l’apprentissage de plusieurs langues augmentent leurs compétences langagières de façon transcendantale. Ce qui confirme ce que j’avais appris dans mes cours d’acquisition des langues. Elle m’offre par le fait même un emploi en enseignement à son école, car si la demande pour l’enseignement en français est forte, Il y a une pénurie d’enseignants du français. Offre intéressante à garder en tête si jamais on décide de faire le saut pour quelques années en Colombie Britannique.

École Brodeur

À ce même moment, une biche traverse la rue juste en face de l’école. Excités, mes enfants et moi courrons ensemble pour la voir de plus près et la prendre en photos. Mes enfants se disent qu’on est les seuls à l’avoir aperçu puisque personne d’autre semble se précipiter pour l’admirer de près. On la suit jusqu’au jardin dans lequel elle s’était faufilée pour grignoter les feuilles des arbres du voisin. On m’explique alors que la raison pour laquelle personne ne s’était précipité pour la voir n’était pas qu’on ne l’avait pas vue, mais plutôt qu’elle était une bête pas mal commune et même plutôt nuisible, puisqu’elle mangeait tous les jardins du voisinage.

Nous quittons l’école pour aller voir la marina. Il y a des phoques qui nagent tout près du bord. Ils sont sauvages et pourtant, ils ont appris d’eux-mêmes que lorsqu’ils sortent le museau et se mettent à applaudir de leurs nageoires, les touristes les récompensent avec de la nourriture. C’est un spectacle impressionnant et divertissant. Tout-à-coup, j’entends un accent québécois qui appelle mon nom au loin. Je me retourne, c’est ma voisine du bout de la rue à Montréal et sa famille qui par hasard se trouvent au même endroit que nous. Trop drôle!

Fisherman’s Wharf, Victoria

Le soir, nous allons manger sur les quais. Il y a tout un village flottant, le “Fisherman’s Wharf”. Des gens habitent à l’année longue dans ces maisons aquatiques. Il y a plein de petits restaurants de “fish and chips”. C’est très vivant, coloré et sympathique comme ambiance. Il y a un festival de jazz aussi qui anime la ville. Nous rentrons à la maison bien satisfaits de notre journée, et croisons une chouette qui nous souhaite la bonne nuit par son ululement.

So many options, so little time

Ouvrir les yeux après une bonne nuit de sommeil dans un lit douillet et avoir une vue à couper le souffle à travers les baies vitrées qui donnent sur le pacifique, ça commence bien une aventure. J’avoue qu’on ne peut pas croire la chance qu’on a eu avec cette première hôte, qui en plus d’être charmante, habite dans un superbe emplacement. Alors, lorsque celle-ci vous lance “si vous pensez avoir le temps, vous pouvez prendre mes kayaks pour aller faire un tour sur la baie”…

Une suggestion fort alléchante pour cette amoureuse du plein air et de l’amusement qui a la notion du temps à la méditerranéenne. Bien sûr qu’on a le temps de profiter d’une telle opportunité. C’est incroyable le nombre de choses que je pense toujours être capable de réussir dans l’horaire d’une journée. Mon mari plus pratico-pratique m’avertit qu’il serait plus sage d’organiser les sacoches à vélo et partir plus tôt vers notre prochaine destination. Qui a envie d’être sage lorsqu’on peut faire du kayak dans cette endroit paradisiaque. Alors, on sépare à nouveau les camps. Lui qui insiste à monter les baggages et moi qui prends les enfants sur l’eau. J’avoue que c’est une entente qui me paraît tout à fait juste. Va falloir qu’il apprenne à mieux négocier, ce petit mari. Si ça peut le réconforter de faire les valises pendant que j’amuse les petits, super. On est d’accord. De toute façon, 38 km à faire seulement aujourd’hui. Ça nous prendra quoi, un petit 2 heures 30. Je le sais car ça nous avait pris 2:00 pour faire 30 km LaSalle-Brossard avant de partir… un petit 8 km de plus, c’est de la poussière. Faut mentionner que les enfants n’ont jamais fait plus de 34 km. On n’a pas peur des défis!

Je ne regrette pas du tout ma décision, je dois dire. Un phoque est venu à un mètre de nous, nous faire le salut. Nous avons vu des crabes immenses, une famille d’étoiles de mer mauves…Il faisait soleil et le ciel était d’azur. Tellement, que je n’ai pas remarqué qu’on était rendu à l’heure du midi. Fallait maintenant faire dîner les enfants avant l’excursion. Bon, j’avoue enfin qu’il commence à se faire tard, Il est 2:00 pm. J’appelle notre prochaine hôte pour lui mentionner qu’on fait un départ un peu tardif. Elle me mentionne qu’elle a invité ses petits enfants au souper pour que mes enfants puissent se faire des petits copains. Wow, quelle gentillesse. Ça va vouloir dire qu’il va falloir accélérer le pas. C’est vrai qu’en plus, Il faut compter qu’on ne connaît pas le chemin. Les pistes ne sont pas en continue. On embarque sur nos vélos pour notre première vraie excursion. Et surprise, notre hôte décide de se joindre à nous. Quelle chance incroyable nous avons d’être tombée sur une personne aussi généreuse et dynamique. Elle nous guide tout le long du chemin. Un chemin joli et agréable, mais à un rythme qui presse un peu trop le pas pour avoir le temps de s’arrêter prendre toutes les photos que j’aurais aimé partager avec vous. Finalement, le chemin est de 43 km et on le fait en 4:00. Oups, on arrive dans notre prochaine famille d’accueil tardivement, vers les 19:00. Ils nous attendent avec une table succulente: du bœuf, du poulet, du saumon, de la salade, des pommes de terre à la marocaine, une salade de risotto, pacanes et canneberges. Nos enfants sont heureux de trouver des petits amis, ils s’entendent à merveille. D’ailleurs, ils nous invitent à leur fête de fin d’année à leur école francophone! Intéressant. Belle opportunité de fraterniser avec des copains de Victoria. Et moi, vous le savez bien, j’adore faire le tour des différentes écoles pour voir les idées qui y bouillonnent.

C’est bientôt l’heure du dodo, les hôtes nous ont préparé nos chambres, une pièce pour mon mari et moi et une avec un lit et des jouets pour chacun de nos enfants, on dirait qu’ils savaient qu’un jour ils allaient accueillir des pèlerins qui traversent leur coin de pays avec un petit garçon et une petite fille. Vraiment, jusqu’à présent, le voyage commence un peu trop parfaitement. On va vite s’habituer au gros confort. J’espère que ça va durer. Pour l’instant, on savoure les belles personnes que la vie a mis sur notre chemin!

So many wonderful people in this world

Mon mari et moi voyageons beaucoup ensemble, c’est pas mal l’histoire de notre union, le fil conducteur de notre relation. Et nous faisons une équipe du tonnerre. C’est-à-dire que nous nous complétons à merveille… ok, peut-être sauf pour la journée du départ. La première journée de chacun de nos périples, j’avoue que nos différences de tempérament sont trop grandes, lui très méticuleux et moi, assez bohème, le jour du départ est toujours le moment du séjour où nous nous prenons au bec à chaque détail. C’est assez simple, mon mari me l’a clairement expliqué l’autre jour: le fait que je ne suis pas stressée le stresse! Alors, cette fois-ci, je m’attendais au pire étant donné que c’est la première fois que l’on entreprenait un voyage de longue durée à vélo et avec des enfants. Une formule qui demande énormément de préparations. La tension se sentait dans la maison depuis des semaines. Au lieu du sentiment habituel d’excitation et d’emballement qui précède une longue vacance, cette fois, c’était plutôt un climat d’angoisse et d’inquiétude qui régnait. Je m’étais donc préparée mentalement, la journée du départ allait être l’enfer, même le diable ne voudrait pas y être.

À quatre heure du matin mon beau-père est passé prendre mon mari à l’aéroport d’avance afin de bien organiser les bagages. Bonne idée d’envoyer les deux nerveux en éclaireur. Il faut démonter les vélos, les mettre en pièces dans des boîtes et paqueter le reste de notre vie pour les prochaines 8 semaines dans un maigre 12 petites sacoches. C’est déjà là un défi. Avec Octavian, le minimaliste qui pense qu’un t-shirt et une paire de culotte est bien assez pour même le froid de la nuit dans les rocheuses en camping, et Jojo, la maman ourse surproductrice frileuse qui est convaincue qu’une tuque, deux paires de mitaines, un manteau épais, un imperméable et un polar ne sont toujours pas suffisant pour survivre aux intempéries de l’été. C’est une négociation sans cesse. Surprise, le départ de l’aéroport de Montréal se passe sans même un accrochage, pas une virgule sur un ton plus intense, ça en est presque monotone. Merci aux grands-parents pour tout leur aide. La stratégie “Divide and conquer” a remporté la partie. La première délégation papa-grandpa se rendent sur place une heure d’avance, les grands-mamans, les enfants et la maman qui arrivent comme des pachas par la suite, une fois que toute la logistique est mise en branle, formule gagnante à réutiliser les prochains jours.

Il restait encore plusieurs étapes avant l’arrivée à destination, plein de moments de potentielle irritation, alors, fallait pas se réjouir de si tôt. Après une escale à Edmonton, nous sommes atterris à Vancouver à 1:30 pm heure de Vancouver. On a dû prendre un petit 2 heures pour remonter les vélos et les sacoches. Ensuite, on saute sur le train-navette jusqu’à l’arrêt de bus. Petit défi, les autobus ne prennent que deux vélos à la fois, va falloir faire deux équipes. Heureusement, le chauffeur d’autobus prend pitié de nous, il décide d’embarquer les vélos des enfants dans le véhicule. Quel bonheur, ça nous facilite énormément la vie. Il nous reste encore le traversier à prendre. On arrive juste à temps pour sauter sur le bateau. Il fait un soleil magnifique, le ciel est d’un bleu éclatant. Nous arrivons à Sidney, à Vancouver Island. Nos hôtes de warmshowers, un site d’échange à l’amiable entre cycliste, nous accueillent à la sortie du bateau. Ils nous offrent de prendre les vélos dans leur camionnette afin que l’on puisse se rendre à leur maison en voiture après une trop longue journée de déplacement. Il est maintenant 20:00 à Vancouver donc 23:00 heure de Montréal. J’accepte l’invitation avec plaisir. Mon fils, cycliste mordu en décide autrement. Il veut faire du vélo jusqu’à leur maison. Pas le choix que de suivre sa belle initiative. Les 4 enfourchons nos vélos pour les 7 premiers kilomètres de notre périple. Heureusement, car sur le chemin, nous avons fait notre première rencontre avec une jolie biche et ses deux petits faons. À l’arrivée, nous sommes accueillis par un verre de vin au coucher du soleil sur l’océan Pacifique. Une belle façon de souligner l’anniversaire cette journée-là de mon amoureux. Quel journée merveilleuse grâce à la générosité et à la gentillesse de tous les gens qui ont croisé notre chemin cette magnifique journée.

   

 

Traversée du Canada avec les cocos

J’avoue que ça fait des années, depuis ma vingtaine au moins, que j’entretiens ce rêve fou de faire le tour du monde à vélo. Je me rappelle que lorsque je suis partie à 26 ans faire le tour de l’Australie, sac au dos, mon idée première était de le faire justement sur une bicyclette au nom d’une noble cause comme pour la fondation du cœur… mais je ne me suis jamais vraiment prise au sérieux. C’était plutôt comme un fantasme que je ne voulais pas nécessairement réaliser. Le genre d’aventure qui paraissait mieux dans ma tête que dans la réalité, j’en étais sûre.

Alors, lorsque mon fils a pris goût au vélo l’été passé et qu’il ne cessait de vouloir nous mettre au nouveau défi de se rendre jusqu’à l’Île-des-sœurs, puis jusqu’à Brossard, puis à LaRonde, à deux roues, c’est plutôt à la blague que je lui ai lancé: “et qu’est-ce que tu dirais qu’on fasse la traversée du Canada en vélo?” Du haut de ses 6 ans, avec toute la naïveté et l’entrain de son âge, il m’a répondu “En autant que l’on fasse une pause une fois de temps en temps, d’accord!” Je lui ai promis qu’on ne traverserait pas le Canada comme cela sans arrêt d’un coup et il a joyeusement acquiescé. Ma fille, jamais difficile à convaincre d’embarquer dans une nouvelle aventure, à tout de suite accepté. Mais, j’étais rassurée par le fait que mon mari, de loin le plus rationnel et raisonnable du couple, recevrait l’idée avec une claire négation. Et c’est ce qui est arrivé, il m’a dit que l’idée était complètement dingue et qu’il était hors de question. J’ai joué le beau rôle de le trouver mauvais joueur et d’avoir à accepter malgré moi de ne pas pouvoir réaliser ce rêve. En réalité, dans le fond de moi, j’étais bien rassurée de ce refus.

Jusqu’au jour où, je ne sais pas pourquoi, mon mari a décidé que finalement, il embarquait dans cette folle aventure. Je dois dire que mon amoureux à une personnalité assez intéressante, il paraît toujours plutôt sérieux, sur-organisé et un peu rigide… mais drôlement, il me surprend toujours en embarquant dans les projets les plus inattendus. Je pensais que cette idée allait être trop, mais non, il a décidé de plonger. J’ai donc dû m’assumer et prendre le défi que je nous avais lancé au sérieux. Et c’est comme cela que nous avons acheté quatre billets d’avion à sens unique pour Vancouver.

Je me rappelle de la conversation que j’ai eu avec mon mari lors de notre dernière sortie en amoureux avant notre départ: “Le Canada, c’est le deuxième plus grand pays au monde.” “En effet.” “Les Rocheuses, c’est quand même une chaîne de montagne assez imposante”. “C’est certain”. “On aurait peut-être pu choisir une destination moins ambitieuse, un pays plus petit et plus plat comme la Hollande pour commencer.” Mais bon, me lancer dans le vide avec des défis à la grandeur du Canada, ça me ressemble. J’aime bien aller jusqu’au bout des limites et voir ce que ça donne. Alors, que l’aventure commence.