Des feux et des tunnels

Alors, notre séjour se passe merveilleusement bien… euh.. sauf pour l’état d’urgence qui a été décrété pour toute la province. Alors, pour rouler de Chilliwack à Kamloops, nous avions deux choix, soit de prendre l’autoroute 1, qui est en feu ou de prendre l’autoroute 5, la Coquihalla qui apparemment est l’autoroute où il y a le plus d’accidents au Canada. Elle est très abrupte, dénivelé de 8,5% au sommet le plus élevé et très longue… hummm, pas certaine que j’aime ces choix de réponse… alors on y a été pour le choix “aucune de ces réponses”. Nous avons donc décidé de louer un pick-up pour les 3 prochains jours question d’explorer la région quand-même en vélo, mais juste les beaux bouts qui ne brûlent pas. Les feux sont à 100km d’où nous allons, mais Kamloops heureusement, n’est pas touché, en tout cas, pas pour l’instant. C’est plutôt la ville qui accueille toutes les familles qui ont dû évacuer.

Bref, nous avons roulé de Cultus Lake à Chilliwack pour louer le véhicule, puis nous sommes partis à Hope pour rouler sur la route des tunnels Othello, sur l’ancien chemin de fer “Kettle Valley Railway”. Les tunnels sont impressionnants, creusés dans la montagne de roc solide et au-dessus d’une rivière. La vue est spectaculaire. D’ailleurs, ces tunnels ont paru dans quelques films, dont Rambo. L’ingénieur qui les a construits était un fan de Shakespeare. Il a donc nommé chacun des tunnels d’après ses personnages préférés. Ainsi, un des tunnels s’appelle Roméo et Juliette.

KVR, Between Hope and Othello Road
KVR, Othello tunnels

En soirée, nous sommes arrivés à Merritt chez des gens de WarmShowers. Ils nous ont gentillement accueillis. Leurs petits enfants passent les prochains jours ici aussi… des amis pour mes cocos, encore une fois.

Hope – Kamloops

Hope – Kamloops, by car

As much as we would have loved to cycle this section, the difficulty was that for 140km (Hope to Merritt) there would have been no campgrounds, no towns, no civilization… Add to that a steep uphill (Coquihalla Summit) and wildfires around the area, and so we judged it would be prudent to skip this section altogether :-/

Othello Road – Hope (and back)

Othello Road – Hope (and back), 16km

We rode the Kettle Valley Railway trail section through the Othello tunnels, down to Hope and back. It’s worth mentioning that we had to walk our bikes through the actual tunnels, due to the very loose gravel on the surface and due to the many visitors present on site. However, after the last tunnel, the trail was beautiful all the way to Hope (on gravel, a bit rocky).

Cultus Lake – Chilliwack

Cultus Lake – Chilliwack, 14km

Going out of Cultus Lake we rode along Chilliwack River Road into Chilliwack. Easy downhill and for most of the time the road had a good shoulder. Some parts of it were too narrow, but that didn’t last too long.

Summer Break at Cultus Lake

Nous sommes maintenant à Cultus Lake, nous avons roulé 31 km pour nous y rendre à partir d’Abbotsford. Nous dormons dans un camping cette fois-ci pour la première fois depuis notre arrivée, il y a déjà deux semaines.

Il fait 29C, nous sommes à côté d’un beau lac pour nous rafraîchir. C’est un centre de villégiature. On peut y faire du ski nautique, du canot, du kayak, de la natation… Il y a aussi des glissades d’eau, des manèges, un mini-golf. Bref, un bel endroit pour se divertir et se rafraîchir avec cette chaleur. On essaie de rouler vers des destinations amusantes pour les enfants pour les garder enthousiastes de leur périple à vélo.

Jusqu’à présent, ça semble bien réussi. Ils se sont déjà fait des copains sur ce site de camping dont une fille de leur âge native de Montréal, mais vivant en Colombie Britannique maintenant. De là que je trouvais mon garçon assez réservé avant ce voyage, il m’étonne durant ce séjour. À chaque destination, il se fait des nouveaux amis instantanément et raconte ses nombreuses péripéties à toutes les familles que l’on croise sur notre chemin.

Un cycliste de WarmShowers vient nous rendre visite, il habite non-loin de l’endroit où nous campons. Il nous conseille sur notre itinéraire. Il connaît bien les divers chemins. Il est aussi grand-papa, donc il doit avoir les 70 ans, mais il est incroyablement en forme. Il pratique un sport qui s’appelle le “randonnering” où il doit rouler 400km, parfois 600km en vélo, 23-27 heures sans arrêt!! Vraiment, ces gens m’épatent. J’ai toujours été impressionnée par le groupe de cyclistes avec qui je roulais en France lorsque j’y habitais. La plupart des cyclistes avaient passé les soixante-dix ans et roulaient Paris-Madrid en faisant deux cent km par jour en passant par les Pyrénées, quel exploit. Mais là, les gens de WarmShowers sont tout aussi épatants et impressionnants. C’est inspirant de vieillir dans ces conditions-là. Alors mom and dad, c’est encore le temps de vous mettre au vélo pour des randos de 400km par jour. Allez-hop!

Bref, nous sommes allés aux glissades d’eau, nous avons essayé quelques manèges.

Pour bien terminer notre journée de pause, mon fils a voulu faire du pédalo. On a essayé de lui expliquer que le concept de la pause c’était de ne pas pédaler à chaque quelques jours pour reposer les muscles des jambes. Pas question de le dissuader, il voulait rouler sur l’eau à contre vent et dans les vagues. On n’avançait pas vite. J’avais l’impression d’être sur un vélo stationnaire, sauf que la vue était pas mal meilleure que mon salon.

Un vraiment bel emplacement “Cultus Lake” si vous êtes dans le coin un jour. On s’est beaucoup amusé, mais j’avoue que mes activités préférées sont celles inventées: golf avec cocottes et épines de conifères comme terrain de jeu et “ketchup art”. J’adore l’imagination des enfants quand on n’a pas la place pour traîner leurs jouets!

Bon assez de repos, demain, on pédale!

Retour dans le passé à Fort Langley

Nous avons visité Fort Langley, une petite ville très mignonne avec des cafés, des petits restos et bien sûr, le fort. Le fort était un des premiers postes de traite, d’ailleurs. Ils ont organisé le site afin que les jeunes puissent revivre le mode de vie et les métiers du passé. Ainsi, mes enfants ont pu construire des barils que l’on utilisait pour envoyer les produits de traite dans ce temps là: le saumon, les fruits sauvages. Ils ont forgé un morceau de métal, ils ont fait une recherche d’or, ils ont porté sur leur dos des colis jusqu’au poste de traite et lu la proclamation de la province de Colombie Britannique. Ce fût un cours d’histoire très vivant pour les enfants.

Ensuite, en route pour Abbotsford, un autre 40km de vélo. Cette fois-ci, nous avons pris des petites routes de campagne, beaucoup plus agréable comme surface pour des vélos de route. Le paysage était splendide avec des champs agricoles interminables et des montagnes aux sommets encore enneigés au loin. Il faisait chaud, un gros soleil et une température de 29C. Il y a eu 2 côtes qu’on n’a pas réussi à monter sans débarquer de nos vélos. J’ai regretté un peu d’avoir chargé les vélos des enfants de deux sacoches chacun. J’aurais peut-être dû suivre notre première idée de prendre un chariot. C’est déjà un défi de monter ces côtes, ça ajoute à la difficulté de porter des paniers. Même en débarquant du vélo, le pousser avec une charge dessus, au gros soleil, c’est pas facile. Mes enfants m’ont impressionné jusqu’à présent. Ils roulent ces distances de bon coeur, mais ces deux côtés ont été un défi. Il a fallu s’encourager.

On arrive encore dans une famille, cette fois-ci, des “couch-surfers”. C’est un couple à la retraite. Ils ont environ 70 ans, ils nous racontent leurs nombreuses aventures. Ils ont voyagé un peu partout dans le monde. Des voyages en camping sauvage où jusqu’à présent, ils plantent leur tente n’importe où sur le bord de la route dans des endroits complètement isolés. Ils ont d’ailleurs fait tout récemment la traversée d’un lac de 350 km en canoë juste les deux avec seulement un autre copain par sécurité. Ils étaient complètement seuls pendant des semaines, seuls avec la nature et les bêtes sauvages. Impressionnant. Ils nous offrent le repas et insistent à nous faire un tour de la région en voiture. Ils invitent leur petite fille à jouer avec mes enfants. Des gens encore une fois tellement accueillants et inspirants.

Mount Baker

Abbotsford – Cultus Lake

Abbotsford – Cultus Lake, 32 km

A ride that we decided to do along the TransCanada Highway 1, South Parallel Road for the most part, due to the fact that we wanted to take the shortest route to arrive early and set up for camping that evening. Near Cultus Lake there was a steep hill that we avoided by riding through a local reserve, thanks to the residents that opened the gates for us.

Fort Langley – Abbotsford

Fort Langley – Abbotsford, 38km

A day marked by two short but very steep hills where we had to push our bikes up. Otherwise, we rode mostly on very quiet and scenic roads, except for a section of about 2km where the Trans-Canada Great Trail took us (again) on a loose gravel path that was quite difficult and slow to ride with our road bikes.

Là où il y a du saumon, il y a de l’ours!

Nous avons longé la rivière Pitt et ensuite le Fraser, la rivière la plus longue de la Colombie Britanique jusqu’à Fort Langley, une ville historique, ancien poste de traite. C’est une jolie piste cyclable qui suit le cours d’eau et qui est isolée du trafique. Par contre, la surface est en gravier ce qui fait que nous roulons beaucoup plus lentement et les roues de nos vélos de route dérapent fréquemment. De là qu’à Montreal, les enfants complétaient 30km en 2 heures, hier, ça nous a pris plus de 2 heures pour faire le premier 10km. Alors se rendre à destination (40km) nous a pris une bonne partie de la journée. L’alternative aurait été de rouler plutôt dans les rues, ce que l’on fait parfois quand il y en a des tranquilles. Lorsque les rues sont trop passantes, on opte pour le “Great Trail” le nom de la piste qui traverse, en principe, tout le Canada. À cette section-ci, la piste suit donc le Fraser, le cours d’eau où l’on retrouve le plus de saumon au monde. Le problème c’est qu’il n’y a pas que les humains qui apprécient ce poisson. Ça serait pas si mal s’il n’y auvait pas d’ours, mais hier, au loin, j’ai remarqué une masse noire se déplacer. J’ai pris ma caméra puisqu’il était assez loin. Une vue impressionnante. Sauf qu’il a décidé de bifurquer sur notre chemin. À ce moment, prendre la route dans le trafique semblait une option plutôt hyper sécuritaire, mais il n’y avait pas de rues dans la bonne direction. Alors, j’étais un peu paralysée. Si ce n’était que de moi, j’aurais attendu qu’il parte au loin, que ça prenne des heures ou des jours. Un papa avec ses deux enfants passaient à ce moment. On l’avertit de la présence de l’ours. Il nous dit qu’à ce moment, c’est mieux de faire ce bout de chemin tous ensemble pour être un groupe plus nombreux. Il donne un coup de pédale et avance sans attendre le verdict. Rouler vers l’ours n’aurait pas été ma préférence. J’aurais aimé en discuter, mais là il y avait l’option de suivre cette famille qui semblait habituée à la présence des ours, ou rester figé sans trop savoir comment réagir et pour combien de temps. En une fraction de seconde nous avons dû faire un choix, afin de ne pas perdre nos nouveaux copains. En route vers l’ours! J’aurais aimé prendre une photo de cet énorme toutou pour vous la partager, mais à quelques mètres de la bête, j’avais trop peur qu’il n’apprécie pas le vedettariat. Honnêtement, il n’a porté aucune attention à notre présence et nous avons pu continuer notre chemin sans problème. Mon coeur a battu à double cadence pendant encore au moins 2 heures. J’ai croisé un couple de personnes âgées non loin et j’ai cru bon de les avertir qu’ils marchaient directement vers cette créature. Ils ont répondu qu’ils sont habitués, qu’il y a toujours des ours qui rôdent dans le secteur. On a même vu deux oursons non loin d’où était sûrement la maman. Se mettre entre la maman ourse et ses petits, c’est ce qui est à proscrire. Sans le savoir, c’est ce que nous avions fait… mais nous avons survécu. Je crois qu’il va falloir s’y faire. Les ours font partie de la vie… tout comme les beaux paysages qui on suivi après!

Pitt River, BC

Arrivés à Fort Langley, nous avons été accueillis par une famille d’australiens et leur BBQ. Et la grande surprise fût la chambre des enfants. Ils y avaient installé des structures de grimpe, des anneaux de gymnastique, des cordes de Tarzan. Je n’étais pas certaine que nos cocos allaient y dormir le soir, mais en tout cas, ils allaient pour sûr s’amuser!