Aujourd’hui, nous devions rouler 40 km, la moitié pour nous rendre au lac Nicola et l’autre 20km pour revenir sur nos pas… mais on a un “pick-up”! Je suis trop curieuse. J’ai entendu trop de bonnes choses sur la region de Okanagan et j’ai appris qu’on pouvait y cueillir des cerises… mon fruit préféré à volonté. Surtout qu’en plus cette année, on est parti en voyage avant de pouvoir goûter à même une cerise de notre cerisier. Pas besoin de plus pour me convaincre. On modifie notre itinéraire, on part vers Penticton.
Priorité, trouver un verger de cerises. J’appelle à une place, l’autre place, je n’arrive pas à trouver. Puis on passe une grande pancarte qui écrit “U-Pick”… Bingo! On y va. On se rend à un verger de cerisiers, il y a des arbres, mais personne dans les environs. Des petits garçons de l’âge des miens nous approchent pour nous demander si on souhaite cueillir des cerises et nous disent de les suivre jusqu’à la cabane en haut. Une dame trop bronzée, maigre, blonde platine sort en criant: “Get out, you’re not supposed to be here, I have dogs!”… oups, ça commençait mal. On lui explique que l’on voulait seulement cueillir des cerises. Elle nous dit d’aller cueillir ce que l’on veut et de klaxonner quand on aura terminé. Elle nous dit aussi qu’elle n’arrose pas ses cerises avec aucun pesticide. Youpi, super, des cerises, et en plus bio! Quelle chance. Mon mari et moi en croquons chacun 2 ou 3. Vraiment juteuses et sucrées. Les petits garçons sympathiques qui nous ont suivis nous expliquent gentillement qu’il faut juste vérifier s’il y a des petits trous sur le fruit avant car ça voudrait dire qu’il y a un ver. Il nous dit que s’il y a juste un trou ou deux, ils les mangent quand-meme, mais que lorsqu’il y a plus que 6 trous dans la même cerise, ils ne les mangent pas car dans ce cas là, il y aurait trop de vers dans la meme cerise et il trouvait cela dangereux pour la santé, mais que juste un petit ver, pas de problème, “just a bit of protein”… C’est alors qu’on remarque que TOUTES les cerises ont des vers, incluant, j’imagine, celles qu’on avait déjà dégusté avec tant d’appétit. Bref, on decide de quitter les lieux et de laisser faire les cerises un peu trop bio!
On se rend à un marché local et à la place, on s’achète pleins de fruits frais et délicieux de la region: des pêches, des bleuets, des framboises, des concombres, des tomates… et bien sûr, des cerises rouges et des cerises jaunes.
On a à peine fait deux pas en voiture qu’on croise une nouvelle pancarte “U-Pick”. On s’arrête pour la cueillette. Cette fois-ci, le cerises sont tellement belles, grosses et sans trous que l’on remplit un sceau au complet. On se retrouve donc avec bien trop de cerises si jamais vous en voulez.
On va prendre un bain dans le lac d’Okanagan. Une splendeur, cette region. Vraiment, je pensais avoir complètement changé de pays, une région chaude, sèche, aride. C’est un climat désertique. Une plage au sable orangé, des petits cafés, restos bordés de falaises dorées. Il fait plus de 30C, mais avec une brise qui rafraîchit. J’adore cette région et ce paysage.
Après la baignade, c’est le temps de rouler un peu à vélo quand-mème. C’est un voyage de vélo après tout. On fait à peine quelques kilomètres sur la Kettle Valley Railway, piste cyclable, ancien chemin de fer. Déjà, on croise une biche en train de brouter. Nous continuons quelques kilomètres encore, puis on s’arrête par hasard. Je remarque à quelques pas de nous une très longue queue beige et épaisse et tout d’un coup les mots de notre hôte me reviennent en tête. Lorsque Madalina avait demandé à quoi ça ressemblait, il lui avait répondu: “it looks like a really big beige cat but it has a very long and large tail.”
UN COUGAR! “Reculez tranquillement” je dis à ma gang. “Pourquoi? Qu’est-ce qu’il y a?” Je refuse de dire pour ne pas semer la panique. Mais à tour de rôle, ils le voient tous. Il était vraiment très près, mais dos à nous heureusement. Assis sur une roche.
On quitte discrètement. Je pense que notre balade est terminée.
Ma mère m’appelle inquiète pour s’avoir comment ça se passe avec les feux de forêts qui brûlent partout. À vrai dire, je ne lui dis pas, mais si elle savait que ce n’était pas le feu qui me fait le plus peur aujourd’hui.
J’avoue que je suis assez épatée de rencontrer autant de bêtes sauvages à proximités des villes. C’est vraiment toute une co-habitation. Me semble que c’est assez rare qu’à Montréal je doive détourner de la piste cyclable à cause d’une énorme bête capable de faire de moi une seule bouchée! C’est assez “wild” BC!
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